Le Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika a plaidé hier pour un «partenariat stratégique irréversible» entre l'Italie et l'Algérie. Inaugurant un forum des opérateurs économiques algériens et des hommes d'affaires italiens hier, à Alger, en compagnie du président italien, Carlo Azeglio Ciampi, le chef de l'Etat a déclaré vouloir «ne rien cacher» à l'adresse des opérateurs économiques de l'Italie et a émis le souhait que cette rencontre soit «une autre étape dans le renforcement des relations intenses qui ont toujours existé» entre les deux pays. Ce forum, auquel ont également assisté les présidents du Conseil de la nation et de l'APN, MM.Abdelkader Bensalah et Karim Younès, le Chef du gouvernement, Ali Benflis et des membres du gouvernement et qui a vu la participation de quelque 150 hommes d'affaires italiens aux côtés de leurs pairs algériens, a été l'occasion, pour les deux chefs d'Etat, de souligner «le caractère stratégique» des relations bilatérales et les perspectives prometteuses de leur développement, notamment dans les secteurs économiques. Dans son discours inaugural, le Président Bouteflika a fait le plaidoyer de l'économie nationale en déclarant d'emblée que «l'économie algérienne se porte bien», qu'elle est «en croissance, en réorganisation rapide et bien stabilisée». Il en veut pour preuve, un taux de croissance du PIB de 5,2% attendu pour cette année, des taux d'investissement soutenus, dépassant 25% du PIB entre 1999 et 2002, et un investissement direct étranger (IDE) atteignant 580 millions de dollars au premier semestre 2002. Abordant le volet du partenariat, M. Bouteflika a rappelé que l'Italie est le premier partenaire de l'Algérie et que les entreprises italiennes sont présentes en Algérie, en participant aux appels d'offres, en fournissant des biens d'équipement et par l'octroi d'une ligne de crédit aux PME algériennes. Le chef de l'Etat a rappelé la reconversion de 84 millions de dollars dans des projets sociaux et souhaité que «le mécanisme de reconversion puisse profiter à vos entreprises, à l'investissement direct et à la prise de participation» Et d'ajouter que «l'Algérie attend plus de compréhension et de solidarité» de ce type, soulignant que l'Italie est un des rares pays européens à avoir témoigné une solidarité concrète avec l'Algérie ces dernières années. Les Italiens sont également invités par le Président Bouteflika à participer à la réforme financière, à la résorption de la problématique du marché informel et à s'impliquer dans le projet stratégique de l'autoroute Est-Ouest, comme il a salué la demande introduite par une banque italienne pour s'implanter en Algérie. En marge de cette rencontre, le président de la Sace (organisme italien de garantie de commerce extérieur) a déclaré à la presse qu'une somme de 250 millions d'euros est mise à la disposition des opérateurs italiens pour l'année 2003 afin de garantir leurs transactions avec l'Algérie. La problématique principale des relations économiques algéro-italiennes est sans conteste le déficit énorme de la balance commerciale en faveur de notre pays. L'Italie, qui a brillé par son soutien à notre pays à chaque fois que le besoin se faisait sentir, ira-t-elle jusqu'à franchir le pas en saisissant cette opportunité que lui offre la libéralisation de l'économie algérienne? Beaucoup d'espoirs sont fondés sur ce forum.