Des Pakistanais se seraient introduits en Algérie sous la couverture de cette organisation. Les mouvements islamistes en Algérie formeraient une sérieuse nébuleuse. En «colonies» ou «sectes», ils s'assignent tous comme «mission» de faire «uniquement» de la prédication, au-delà de la course au pouvoir. De toutes les manières, des informations crédibles font état d'activités d'un mouvement islamiste se dénommant «Djamaâte daâwa oua tabligh», enregistrées dans les wilayas de Mostaganem et de Tlemcen. Son «majliss echourri», installé à Tlemcen, serait conduit par un certain Cheikh Azzedine, un professeur d'université. Ce dernier aurait intensifié, ces derniers temps, des contacts avec les représentants de ce mouvement à travers les wilayas du pays. A Mostaganem, il aurait pris attache avec plusieurs membres appartenant à cette «secte». Selon nos informations, il est vrai que les activités de cette dernière s'inscriraient apparemment dans une démarche de «sensibilisation» des adeptes aux fins de «consolider les rangs». Des prêches et des sorties de prédicateurs sont organisés, à cet effet, pour une adhésion massive, notamment de la frange juvénile. Toutefois, si l'on se réfère aux informations qui faisaient état de l'infiltration d'un groupe de Pakistanais spécialisés dans la fabrication d'explosifs, en territoire national, sous le couvert de la «Djamaâ daâwa oua tabligh» (voir L'Expression du 20 janvier 2003), il serait important de s'interroger sur le pourquoi du choix de cette couverture car, jusqu'à présent, ce mouvement semblait «loin» de toute tendance négative. Ferait-il partie donc d'un réseau terroriste partisan de celui d'Al-Qaîda? Ne serait-il pas réellement une cellule fille de cette dernière? A en croire la source, des éléments de cette secte auraient même séjourné au Pakistan, aux Emirats arabes unis et au Mali. Il faut dire que dans les deux premiers pays, «berceaux» des écoles et des camps de formation paramilitaire, les groupes gravitant autour d'Al-Qaîda de Oussama Ben Laden existent de longue date. S'agissant du troisième pays, le Mali, celui-ci constituerait, selon des analystes, la courroie de transmission pour l'acheminement vers le territoire national des «Afghans arabes» liés, de près ou de loin, aux réseaux terroristes d'Al-Qaîda. C'est dire donc la possibilité pour les éléments de cette «secte» d'avoir, à un moment ou à un autre, croisé ces derniers et «pris goût au carnet des charges signé Ben Laden». Selon des informations crédibles, le Mali serait également le pays où un bureau appartenant à la «Daâwa oua tabligh» aurait été installé pour encadrer, justement, un groupe qui serait composé de 150 terroristes, chargé surtout d'approvisionner en armes le groupe de Mokhtar Belmokhtar, «émir» du Gspc, écumant le Grand-Sud algérien. De plus, la région de Ghardaïa, la ville natale de Belmokhtar, serait considérée comme la ville où ce mouvement se concentre le plus. Les contours de ce mouvement islamiste sont donc encore méconnus. La complexité de ce dernier «aux objectifs inavoués» confirme, dans ce cas de figure, la nature tentaculaire et diffuse de ses mouvements. A cet égard, conviendrait-il de rappeler que dans la région de M'sila, un mouvement islamiste dénommé «Harakat Tarbia oua Tasfia» (voir L'Expression du 15 décembre 2002) avait effectivement vu le jour, précisent nos dernières informations, qui ajoutent que ses éléments auraient tous été impliqués dans des affaires de terrorisme ou de subversion.