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Les dessous d'une nébuleuse
LE SALAFISME EN ALGERIE
Publié dans L'Expression le 16 - 01 - 2003

Il est en passe d'obtenir une assise importante dans la société.
Un groupe islamiste appartenant au courant salafiste, se dénommant «Essalafiya El ilmiya», aurait été constitué à Taher, à Jijel, aux alentours de l'année 2000. C'est un groupe qui se concentre dans la mosquée de Taher et dont les éléments ressemblent à ceux que nous avons rencontrés au Centre du pays durant notre observation en situation, entamée à l'effet de caractériser le mouvement «salafiste» en Algérie. Le groupe cité serait alimenté en fatawa émanant du Cheikh Mohamed El-Outhaïmi, un des représentants de la tendance wahhabite, se reconnaissant dans l'organisation «El Harem li daâwa oua el kafalat», basée à Djedda, en Arabie Saoudite.
Ce dernier ne prend en charge que les pèlerins qui adoptent ses idées. C'est à partir d'investigations que nous avons pu établir le lien qui existerait entre cette organisation et le mouvement salafiste en Algérie qui avait constitué, selon les spécialistes des questions sécuritaires, le liant de la base militante du FIS dissous en 90/91, et, est en passe d'élaborer une assise importante dans la société sous une forme diffuse.
Le mouvement «salafiste» en Algérie se scinde en deux branches. Nous avons pu identifier cette dualité qui, à partir de 88, n'a cessé de s'étendre. Initialement, ce mouvement a vu le jour surtout dans les quartiers populaires, notamment ceux d'Alger. Durant ces dernières années, cette tendance s'est accrue. Il y a d'abord la branche salafiste djihadiste dite «Essalafiya El-djihadiya» qui est un courant essentiellement porté par l'activité armée. C'est-à-dire privilégiant le «djihad» armé, afin d'«élever la parole de Dieu». «El Kital», selon «des repentis» qui se disent être proches de ce courant.
Selon eux, il faut user du combat armé pour «éliminer tous ceux qui s'opposent à notre démarche». Au plan opérationnel, ce courant dit s'identifier au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) de Hassan Hattab. A ce niveau, il convient d'observer que cette tendance pourrait constituer, à elle seule, la nouvelle forme du terrorisme, et ce, en rivalisant avec tous les autres groupes nés après 99.
En ce qui concerne la branche «salafiste scientifique» dite «Essalafia El ilmiya», celle-ci consiste à propager «la parole de Dieu» dans les mosquées à travers la prédication (Ed'daâwa). D'où l'appellation de Djamaâ essalafiya li ed'daâwa oua el-kital Gspc. Plusieurs lieux du Centre (mosquées, marchés populaires, coins reculés...), sur un rayon de 120 km ont fait l'objet d'une observation en situation. L'aspect physique des salafistes se distingue par une longue barbe et l'utilisation d'un bâton de siwak. Ils sont vêtus du kamis afghan. Ce dernier se vend d'ailleurs dans tous les marchés populaires visités.
Dans les mosquées, la présence de ces individus ne passe pas inaperçue. Sur le plan comportemental, ils se démarquent des autres pratiquants par un type de prière qui leur est propre. Dans les cortèges funèbres, ils hochent la tête de bas en haut, mouvement appelé El-Harwala.
Ce courant pratique un type de commerce, consistant, dans la plupart des cas, en la vente de vêtements importés pour femmes «modernes», de parfums haut de gamme, de cassettes audio et vidéo et de littérature à caractère religieux. Des vêtements tels que kamis, djilbab...pour femmes sont aussi exposés. A ce niveau, ce sont là des activités commerciales qui paraissent ordinaires au lecteur, mais, est-il utile de le préciser, celles-ci ne sont pas uniquement destinées au gain, mais surtout «à étendre la tradition vestimentaire salafiste». Pour «islamiser la société et l'Etat», le mouvement salafiste concentre ses activités de prédication autour de la propagation d'idées et tendances religieuses s'abreuvant essentiellement dans le wahhabisme de Mohamed Ibn Al-Wahhab (1703-1791), hostile à toute innovation dans l'islam et favorable à une application stricte de la Chariaâ.
Ce courant profite surtout de l'immaturité religieuse et idéologique observée chez les mineurs pour réaliser «ses desseins salafistes». C'est dans les mosquées situées dans les quartiers populaires où les maux sociaux constituent le quotidien des mineurs que «le travail des salafistes» trouve un écho favorable. C'est un travail de sape permettant, à terme, d'isoler culturellement l'individu.
Par ailleurs, il faut dire que «les missions» de ce courant ne se limitent pas seulement aux mosquées. En effet, des voyages en groupes sont organisés à destination de l'Arabie Saoudite par le biais d'agences de voyage. Il a été constaté que la prise en charge de ces voyageurs n'est pas comprise dans les frais de voyage. Ce sont des familles possédant des studios à Djedda qui les accueilleront. Pour comprendre cette situation, nous avons poussé nos investigations qui nous ont permis d'identifier un certain F.Mourad, de Aïn Témouchent, résidant en Arabie Saoudite et entretenant des relations avec des citoyens algériens venant accomplir la Omra, et ce, en leur proposant des services tels l'hébergement, vêtements, parfums...
Il aurait même en sa possession des studios aménagés pour ceux voulant prolonger leur séjour à La Mecque.
Cet individu, selon nos informations, serait recherché pour implication dans la subversion et le terrorisme. A en croire nos interlocuteurs, ces voyages permettent d'acquérir de la marchandise qui sera vendue dans le pays. Mais selon d'autres témoignages, ces périples permettent surtout de nouer des contacts, par la rencontre avec d'autres partisans de différentes nationalités, aux fins d'échanger leurs idées.
Des partis islamistes légalisés auraient même fait appel à des dirigeants de ce courant pour engranger des voix, notamment lors des précédentes élections. Ses accointances avec des chouyoukh wahhabistes installés en Arabie Saoudite ont été prouvées. Malgré l'hostilité parfois affichée de la part des partisans de ce courant aux imams des mosquées visitées, son lien direct avec le courant salafiste djihadiste de Hassan Hattab n'a pas été établi.


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