Cette secte reprend du service à l'est du pays. Un important groupe de fondamentalistes représentant la secte «El Hidjra oua Takfir» a fait une apparition à l'est du pays, plus exactement implanté dans la wilaya de Souk-Ahras. La branche algérienne a pris pour appellation «Djamaât El Mouahidoune» et recrute ses éléments parmi les militants de l'ex-FIS. Un des principaux membres, né en 1963 à Souk-Ahras, militant du parti dissous, serait, à en croire nos sources, le fondateur de ce mouvement. Les premières informations recueillies sur ce groupe attestent de sa franche opposition au discours prôné par les imams des mosquées de la région, quelle que soit leur obédience religieuse, en ce sens que Djamaât El Mouahidoune ne prend pas part normalement aux prières, et ce, tout en y étant présents. La première action connue de ce groupe remonte à octobre 88 où plusieurs dizaines de ses membres ont pris d'assaut et entièrement saccagé le siège du ministère de la Jeunesse et des Sports. En juin 91, treize individus appartenant à cette secte ont été appréhendés par les forces spéciales dans la cave de la mosquée «Kaboul» où ils s'étaient retranchés. A cette époque, «El Hidjra oua Takfir» comptait environ 150 éléments. La structuration de cette secte étant pyramidale. Des chouyoukh, maîtres à penser du mouvement, puisent dans la doctrine d'Ibn Taymiya. Sous leurs ordres, les «émirs», généralement des «caïds» habitant les quartiers populaires, ou bien des «vétérans afghans» qui, eux-mêmes, commandent une vingtaine d'éléments. Enfin, il serait intéressant de tenter de situer dans le temps l'origine de cette appellation d'«El Mouahidoune» qui, selon nos propres conclusions, pourrait avoir «un lien de fidélité historique». En Algérie, au début des années 70, le premier noyau des Frères musulmans algériens était né sous la «déferlante» islamiste de la confrérie des Frères musulmans. Et, en 1976, se signala, pour la première fois, un groupe «organisé» se dénommant «El Mouahidoune», activant surtout à l'université d'Alger où un pamphlet virulent à l'encontre du régime de Boumediene fut diffusé. Ce groupe, faut-il le rappeler, avait procédé au sabotage des installations électriques dans la région de Blida. En dépit des dispositions contenues dans l'instruction interministérielle de décembre 1999 relative à l'organisation et au fonctionnement des mosquées, ces mouvements fondamentalistes arrivent souvent à s'y installer et à distiller des thèses subversives souvent difficiles à percevoir, car il s'agit d'un travail ressemblant à celui d'insectes larvant le bois d'un meuble. Pour rappel, le théoricien de la secte «El Hidjra oua Takfir» serait un certain Mustapha Kamel, alias Abou Hamza El Masri, d'origine égyptienne, âgé de 34 ans. Avant les événements du 11 septembre, il représentait le GIA à l'étranger. Après le Pakistan, il séjourne en Bosnie avec un groupe d'Afghans très proches des GIA. Plusieurs récits subversifs traitant de l'exil, d'apostasie...ont été publiés «sous sa plume» et selon les visions de cette secte par le biais de l'organe d'information El Ansar, diffusé à Londres. Cette secte, née en Egypte en 1927, étant le produit de la matrice des Frères musulmans de Hassan El-Banna, mort en 1949. Elle s'alimente des idées guerrières de Sayid Qotb, leader des Frères musulmans exécuté en 1966 et de sa théorie sur «l'expiation».