Les autorités algériennes vont profiter de la visite du ministre des Affaires étrangères français pour s'assurer que la lutte antiterroriste dépasse le cadre strict du renseignement. M.Sarkozy est arrivé hier à l'aéroport Houari-Boumediene pour une visite de trois jours à l'invitation de L'APN. Il devra rencontrer durant son séjour de plusieurs hauts responsables algériens. Dans une déclaration à la presse, le député-maire a indiqué que sa visite en Algérie, «revêt une signification politique importante», au sens qu'elle intervient dans des circonstances internationales particulières et tristes. Evoquant les relations bilatérales entre son pays et l'Algérie, il a déclaré qu'elles sont «passionnelles et difficiles», indiquant que les hommes politiques français ou algériens, «doivent savoir développer des rapports pour que toutes les questions difficiles, historiques et sentimentales ne viennent pas rajouter aux malentendus dus à la méconnaissance des problèmes des Algériens et leur aspiration naturelle à la dignité». Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères français, Hubert Védrine, entamera lundi une visite à Alger, dans un périple qui le conduira à Tunis et à Rabat. Cette visite s'inscrit dans le cadre des intenses activités diplomatiques déployées au lendemain des attentats commis contre les Etats Unis. Il sera reçu par le Président de la République. Il convient de rappeler que c'est la deuxième visite en Algérie du patron du Quai-d'Orsay en un an. Sa dernière visite a été, de l'avis des observateurs, un échec. Pour cette fois, Alger s'attend à avoir une oreille attentive en la personne du diplomate français, ce qui n'a pas toujours été le cas. En effet, depuis 1994, l'Algérie n'a cessé d'émettre des signaux d'alarme contre le danger terroriste. Ces appels aux pays européens, notamment la France, à se montrer plus coopératifs par rapport aux réseaux terroristes algériens implantés en Europe, n'ont malheureusement pas trouvé d'écho. Pire, l'Internationale socialiste avait engagé une vaste campagne médiatique de déstabilisation, qui a presque blanchi les terroristes de tous les crimes de sang commis en Algérie. Les choses étant désormais claires, il est évident que les autorités algériennes vont profiter de l'occasion de la visite de Védrine, pour s'assurer que la lutte antiterroriste, dépasse le cadre strict du renseignement et embrasse d'autres aspects, notamment ceux relatifs à la coopération policièrer, judiciaire, politique, voire même économique.