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Chante Lounis, chante !
AIT MENGUELLET, LE POÈTE INDOMPTABLE
Publié dans L'Expression le 03 - 02 - 2003

Il y a des moments où une goutte suffit à faire déborder le vase. Celui-ci est venu avec le refus du diktat des chanteurs kabyles.
La Kabylie connaît et admire le poète et chanteur Aït Menguellet. Ses chansons qui ne sont rien d'autre que des morceaux divins avec une langue aussi riche que fine et ciselée, sont chantonnées par les petits et les grands. Aït Menguellet, ou bien encore tout simplement Lounis pour ses intimes, est un grand timide. Un homme qui n'aime s'exprimer qu'avec ce qu'il connaît le mieux: la chanson. Jamais une parole plus haute que l'autre, un coeur d'or et surtout le respect de chacun, c'est là tout Aït Menguellet. Sans publicité, mais il est vrai que l'homme n'en a guère besoin, il fait ce que tout un chacun, animé d'une générosité sans faille, peut et doit faire, aider son prochain en silence. Aït Menguellet est de tous les combats. Porter secours, aider les gens, sourire à l'enfant et aussi pleurer en silence ce qui affecte sa région, sa Kabylie dont il dit ne pas pouvoir se passer. Aujourd'hui encore, alors que plusieurs sont tentés par d'autres contrées ou tout au moins par la ville, Lounis est fidèle à son village d'Ighil Bowammas, sur les flancs du Djurdjura. C'est là, dans les lieux où il avait appris, enfant, à gratter sa guitare et à composer ses premiers textes, que Lounis aime à se retremper et tout simplement vivre!
Lounis n'est pas un homme politique. Il s'est toujours tenu à égale distance des partis et milite à sa façon. Une façon bien belle et aussi très utile en ces temps de colère et de refus de l'autre. Chacun aimerait bien l'avoir dans son camp, mais lui a déjà, et depuis longtemps, choisi le sien: celui des petites gens et du public qu'il respecte tant. Cette position n'empêche pas l'homme et le citoyen, qu'il est, de souffrir, de pleurer et de vivre à l'unisson de ses concitoyens. Il essaie juste de ne pas prendre parti pour des camps souvent opposés pour des futilités, c'est du moins une vision d'artiste. Certes, et ses amis le disent, Lounis pleure et geint de ce qui arrive notamment à sa chère Kabylie, cette région qu'il porte figée en son coeur.
Ce qu'il ressent est en somme ce que ressentent les hommes de coeur et de passion, de l'amertume, de la colère et aussi une immense tristesse. Ces choses de la vie, il les a chantées, ses chansons des années de braise, ses détracteurs actuels en redemandaient alors! Il a chanté et l'amour, en sa jeunesse, et surtout le combat pour un mieux-être en cette terre d'Algérie! Dans Noukni suarrach n'el Dzaïr, Aït Menguellet a su trouver les mots pour décrire les maux de la jeunesse et pas de cette jeunesse dorée, mais des exclus et des marginalisés. Cette jeunesse dont il reste à écrire les belles pages qu'elle a réalisées en offrant sa poitrine nue à la violence, souvent étatique!
Aujourd'hui, l'homme est attaqué ! On analyse ses faits et ses gestes, on lui prête des intentions qu'il n'a jamais eues, et mieux encore, on le presse de prendre position. Des artistes kabyles se sont exprimés pour le boycott de l'Année de l'Algérie en France. Cette position aussi honorable soit-elle n'a jamais été la position de tous. Du moins, et si l'on se déclare démocrate, il faut reconnaître à tout un chacun le droit de prendre la position qui lui semble la meilleure. Cesser de jouer au directeur de conscience des gens, c'est là le BA-ba de la démocratie ! A moins que, pour certains, la véritable démocratie, ce soit justement de suivre aveuglément leurs démarches et applaudir leurs visions ! Bref, la tentation du parti unique semble toujours présente! Aït Menguellet s'est révolté et avec lui d'autres artistes et non des moindres. Ce qui les a rendus furieux, c'est le fait que, non seulement personne n'assume ces dérives que sont les menaces, mais aussi, le fait que ceux qui ont pris cette décision n'ont guère pensé à prendre les avis des uns et des autres. Las de jouer aux moutons de Panurge, ces artistes qui disent n'avoir de leçons de coeur à recevoir de personne, ont signifié un niet aux diktats. Ils vont encore plus loin en expliquant qu'en fait, un artiste ne peut transmettre son message, celui de la population, que sur scène. A Paris ou à Tunis, à Londres ou encore à Rome ou ailleurs, l'artiste ne sait obéir qu'à son coeur et à ses sentiments! Demander à un poète de se taire ou de rimer sur commande est tout simplement une tentative d'embrigadement digne de Staline. Un artiste, un chanteur, un poète est libre comme l'air, il chante, compose et déclame ce qu'il ressent et rien d'autre. Aït Menguellet est sur un piédestal, il ne s'est pas placé de lui-même, cela personne ne le peut. Ceux qui l'adorent et l'adulent pour sa façon de raconter la vie et de chanter les déboires d'une société, le portent en leur coeur et personne n'est en mesure, sur commande ou sur oukase, de les en empêcher! Trop, c'est trop, il n'est pas question de se taire devant ces agressions et laisser faire. Aujourd'hui, Aït Menguellet, et demain? Chante Aït Menguellet, chante pour panser nos blessures et cicatriser nos plaies, chante pour faire barrage à tous ces petits Staline d'opérette, chante car tu connais la vie et tu sais que la population ne fait aucun cas de ces interdits imposés par ceux-là qui veulent tout régenter se prenant pour des parfaits!


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