La FAF est-elle, réellement, la patronne du football national ? En prononçant une suspension de deux mois à l'encontre de l'arbitre Hirèche, la FAF a commis très certainement une erreur des plus blâmables. Dans cette prise de décision, on a l'impression que l'instance dirigeante du football algérien a cédé devant les clubs. Alors qu'elle aurait dû apporter son soutien à la corporation des arbitres, elle s'est, au contraire, attaquée à elle à travers cette suspension dont on n'a pas fini de parler. Ceci n'est pas sans nous rappeler l'épisode ASAM-MCA d'il y a deux saisons lorsque l'arbitre Oussaci avait été, lui aussi, mis au «frigo» pour être revenu sur une de ses décisions. A l'époque, l'équipe m'lilie, elle aussi sanctionnée, avait pu faire appel et obtenir une annulation de sa peine. Quant à Oussaci, classé alors parmi les meilleurs sifflets du pays, abandonné de tous, il a complètement disparu de la circulation footballistique. Hirèche pourrait suivre ce chemin car il ne s'est pas trouvé une seule voix dans le cercle de la FAF à avoir pris sa défense. Pour rappel, c'est la JSK, par l'entremise de son président Moh Chérif Hannachi, qui a tiré à boulets rouges sur cet arbitre avant que les dirigeants du NAHD ne l'achèvent après leur match face à l'USMB. Concernant Hannachi, ce n'était pas la première fois qu'il fustigeait un referee. Tout récemment, il s'en est pris à Bechari (un médecin) le menaçant de le «rayer de la liste des arbitres». Comme par hasard, cet arbitre n'officie plus depuis un bon moment. L'erreur de la FAF n'est-elle pas justement d'avoir cédé au président de la JSK qui devient, ainsi, celui devant lequel tout arbitre tremble. On imagine ce que cela peut avoir comme incidence à savoir qu'un referee aura toujours peur de prendre une décision qui pourrait ne pas plaire à Hannachi. Celui-ci semble, maintenant, avoir le bras assez long pour sévir où bon lui semble. A Oran, lors du match ASMO-JSK, on a vu l'arbitre Benaïssa ignorer une faute grosse comme ça de Gaouaoui, sur un joueur adverse qui aurait dû être sanctionné d'un penalty. Nous n'accusons pas ce directeur de jeu, mais cela n'empêchera personne d'avoir des doutes sur son honnêteté. Entre un arbitre qui exclut 3 joueurs et un autre qui refuse d'accorder un penalty flagrant, qui est le plus coupable? Hirèche est obligé d'arrêter, en revanche, Benaïssa sera toujours là. La FAF aurait gagné à prendre exemple sur son homologue de France qui a eu à traiter le cas du joueur Fiorèse du Paris St-Germain. Lors du match contre Bordeaux, ce joueur a réussi à obtenir un penalty. Dans une déclaration à un journaliste, il a reconnu avoir simulé la faute pour tromper l'arbitre, Fiorèse entendu par la commission de l'éthique a fini par être suspendu pour 2 rencontres mais ni la fédération ni la ligue nationale française n'ont cherché à sanctionner l'arbitre du match. La FAF, elle, par excès de populisme teinté d'un soupçon d'électoralisme, plie le dos devant les clubs et sacrifie sur l'autel une corporation sans cesse critiquée. Ce n'est pas ainsi qu'elle gagnera en crédibilité.