La reconstruction du réseau s'est faite à partir des centrales électriques de Hassi R'mel et Hassi Messaoud. Jamais une conférence de presse, animée par un P-DG de Sonelgaz, en l'occurrence M.Benghanem, n'avait attiré autant de journalistes. Hier, tout le monde était au rendez-vous à 12h à la direction générale au Télemly, pour essayer de comprendre les origines de la panne d'électricité qui a touché, lundi soir, la capitale, ainsi que la majeure partie du territoire national. Les journalistes étaient impatients d'entendre les explications de M.Benghanem, qui a commencé de prime abord par écarter la thèse du sabotage. «Il est possible qu'on puisse saboter une ligne électrique, d'ailleurs nous en avons fait les frais durant la dernière décennie, mais je dois préciser que la centrale électrique du Hamma n'avait fait l'objet hier, d'aucun acte de ce genre», a-t-il précisé. Il s'agissait, selon le conférencier, d'un incident technique survenu, à 19h 07 min, après le «dysfonctionnement du poste gaz de la centrale électrique du Hamma, entraînant le déclenchement des groupes d'une puissance de 400 MW». Comment expliquer, dans ce cas, qu'une panne survenue à Alger puisse atteindre d'autres régions? Pour cela, il faut savoir qu'en Algérie, le réseau électrique est interconnecté, c'est-à-dire que tous les postes de consommation sont reliés à ce réseau pour les solidariser en cas de panne, mais lundi, l'incident est intervenu en période de forte consommation (période de pointe), ce qui a entraîné l'arrêt progressif, l'un après l'autre, de toutes les centrales électriques. Cette technique est utilisée partout dans le monde. «En effet, on aurait pu opter pour les réseaux autonomes, explique le conférencier, mais cet investissement coûte excessivement cher.» Une fois la panne survenue, «nous avons commencé progressivement à remettre la tension ligne par ligne à partir des centrales électriques de Hassi Messaoud et Hassi R'mel, et au bout de quatre heures, toutes les régions ont été alimentées.» Cette opération s'est effectuée grâce aux deux centrales qui se sont désolidarisées du réseau national au moment de la panne, et ce, en raison d'un bon fonctionnement du relais. Pourquoi n'a-t-on pas fait appel à l'interconnexion internationale avec le Maroc et la Tunisie? Le P-DG de Sonelgaz apporte un élément de réponse: «Ces interconnexions se sont ouvertes effectivement juste après la panne, mais elles ne pouvaient nous fournir que 300 MW durant 10 minutes.» Par ailleurs, le conférencier a démenti les informations faisant état de plusieurs tentatives de sabotage visant la centrale électrique du Hamma, tout en mettant en exergue le fait que cette nouvelle centrale n'est pas opérationnelle à 100%, dénotant ainsi, que ce genre de pannes n'est pas à exclure dans le futur. Cela ne veut, en aucun cas, dire qu'il n'y a pas une maîtrise du réseau électrique national. Bien au contraire, «nous avons un plan de défense national qui est appelé à s'améliorer», précise M.Benghanem, avant d'ajouter que «cet incident peut survenir dans tous les réseaux du monde». Sur une autre question, le P-DG de Sonelgaz a insisté sur «la fiabilité» du constructeur de la centrale électrique du Hamma. «C'est un constructeur de renommée mondiale», atteste-t-il. «A priori, je ne le mets pas en cause.» Sur le plan de la communication, le conférencier a précisé que Sonelgaz n'a pas failli, lundi, à sa mission. «Nous avons envoyé des communiqués à la presse pour rassurer la population dès que nous avons été mis au courant de cette panne», conclut-il.