Le partenaire italien refuse, pour le moment, d'assumer cette responsabilité. «Nous avons constaté à travers les premiers éléments de l'enquête un défaut dans la conception du poste gaz de la centrale électrique du Hamma. Ce défaut a été à l'origine du déclenchement du black-out, survenu le 3 février dernier». Une déclaration faite par le P-DG de Sonelgaz, M.Benghanem, dans une conférence de presse qu'il a animée, hier, au siège de son organisme. La deuxième du genre depuis la panne générale d'électricité ayant plongé la majorité du territoire national dans le noir pendant des heures. Ce constat, qui vient donc remettre en cause, en des termes à peine voilés, le travail effectué par le constructeur italien «Abbesco», confirme les avis de certains spécialistes ayant avancé, au lendemain du black-out, un probable défaut technique au niveau de la centrale du Hamma. A l'époque l'on se rappelle que M.Benghanem avait défendu la partie italienne en insistant sur «la fiabilité du constructeur». Il a déclaré en ce sens que «a priori, je ne le mets pas en cause. C'est un constructeur de renommée mondiale». Le premier responsable de Sonelgaz a affirmé que des négociations sont en cours entre les deux parties concernées pour permettre «de corriger les erreurs». Il s'agit, selon le conférencier, de revoir certains aspects techniques, permettant un meilleur fonctionnement de la centrale en question. Mais avant d'arriver à cette étape «nous devons d'abord déterminer la responsabilité de tout un chacun». Et pour le moment il semblerait bien que le partenaire italien n'admet pas encore sa part de responsabilité dans le black-out. C'est du moins ce qui ressort de la déclaration de M.Benghanem. «Notre partenaire préfère attendre les résultats finals de l'enquête», atteste-t-il. Comment expliquer le fait que les services de Sonelgaz n'aient pu détecter «ce défaut, technique avant que la panne d'électricité ne survienne». Le P-DG de Sonelgaz se montre très peu prolixe, en se contentant de déclarer que la panne avait pour origine d'autres raisons, il citera à titre d'exemple la défaillance du plan de sauvegarde, la mauvaise adaptation de notre plan de défense. «Nous avons des choses à rectifier, parce qu'il faut préciser que si ces deux systèmes avaient fonctionné convenablement, on aurait peut-être limité les dégâts au niveau de la capitale uniquement», affirme-t-il. Cependant l'information publiée par la presse selon laquelle la reconstitution du réseau a été effectuée en 4 heures est «sans fondement», précise M.Benghanem. Une déclaration appuyée par des chiffres. En effet, le poste de Biskra a été réalimenté à 19h 16, c'est-à-dire quinze minutes après le déclenchement de la panne, Biskra à 19h 26, M'sila à 19h 30, à 19h 40 l'électricité a été rétablie dans tout l'ouest du pays. Et à 22h 05, soit deux heures après le black-out, la situation est redevenue normale à travers tout le territoire national. Le P-DG a réitéré hier, que la panne du 3 février n'était pas due à un sabotage. «Ce qui ne semble pas convaincre certains titres de presse. Mais ça c'est la liberté d'expression...», précise- t-il. Sur une autre question, il a avancé qu'il est extrêmement difficile de prévoir dans le futur ce genre de panne, «on peut néanmoins renforcer nos moyens de production». A ce sujet, l'on apprend que plusieurs projets d'investissement sont en cours de réalisation ou d'étude, il concerne la construction de centrales électriques à Arzew, Skikda et Tipasa.