P-DG de Sonelgaz, il a consacré toute sa vie à un seul idéal : une société forte qui ne croule pas sous le poids de légères broutilles. Le seul souci du P-DG de Sonelgaz avant de laisser le flambeau à celui qui va le remplacer incessamment est de maintenir la cohésion dans le groupe, et pour cause ! La mobilisation des employés de Sonelgaz autour des objectifs que s'est fixés l'entreprise est aujourd'hui, plus que jamais, capitale. Sonelgaz s'est engagée, depuis quelque temps, dans un processus de restructuration que M.Benghanem a voulu mener à terme. Cette restructuration, conduite jusqu'à aujourd'hui de façon réfléchie, a abouti à la création, mercredi dernier, de trois nouvelles filiales. «Une étape importante dans la vie de notre société» soulignaient les responsables du groupe, pour qui ces nouvelles filiales ouvrent de nouvelles perspectives à la société et consacrent la volonté de tous de donner plus d'autonomie et plus de chances à Sonelgaz pour se consacrer à ses métiers de base. Mercredi encore, il s'agissait pour le staff de Sonelgaz d'enjamber une nouvelle étape. Seulement voilà, cette nouvelle ère, ils vont devoir la vivre sans celui qui l'a esquissée. Selon des sources sûres, M.Benghanem a annoncé son départ à ses collaborateurs avec beaucoup de discernement, les invitant à «maintenir leurs efforts pour le bien-être de la société» et leur rappelant que «Sonelgaz a besoin de toutes ses compétences pour mener à bien les projets qui sont actuellement en cours». Une attitude qualifiée par tous de «respectable» et qui est très «proche de l'idée que se font de lui tous ceux qui ont travaillé avec lui», soulignent-ils encore. Ce n'est d'ailleurs pas très surprenant qu'un cadre comme lui, qui a voué toute sa vie au service de Sonelgaz, cherche tout d'abord à s'assurer que le groupe fonctionnera aussi bien que lorsqu'il était à sa tête. Qu'en est-il alors des raisons qui ont motivé sa mise à l'écart? Pour cette question, point de réponse. Les employés de Sonelgaz restent sans voix. M.Benghanem est à la tête de l'entreprise depuis 1995. Depuis, il a eu à gérer Sonelgaz pendant toute la période difficile qu'a vécue le pays, la maintenant debout, toujours debout. En ce temps-là, la gestion était celle de chaque instant. Sonelgaz a même joué un rôle prédominant dans la sauvegarde des biens, des personnes et de leur sécurité. Combien de fois a-t-on essayé d'isoler la capitale en s'attaquant au réseau électrique? Le calme revenu, il fallait penser à reconstruire tout ce que ces années de peur avaient détruit. Il fallait surtout gérer, exploiter un réseau précaire et entreprendre des investissements pour la bonne marche du système. Il y a eu, en parallèle, l'ouverture du marché énergétique à la concurrence. M.Benghanem devait préparer la société pour un nouvel environnement concurrentiel, lancer et expliquer les réformes, faire adhérer les employés au processus de transformation mais surtout les motiver et les mobiliser pour concrétiser les projets lancés. Des années de labeur sans relâche. Ses collaborateurs vous parlent d'un homme qui quitte le dernier son bureau, qui travaille week-ends et jours fériés et qui ne ménage ni son temps ni sa santé pour une «entreprise qu'il a dans les veines». Dans une interview qu'il avait accordée à un journal interne de l'entreprise en juin dernier, M.Benghanem exprimait ce que représentait Sonelgaz pour lui : «A Sonelgaz, cela fait trente ans que ça dure... Sonelgaz...Sonelgaz...C'est ma vie! C'est toute ma vie...(silence) Je peux dire que j'ai passé plus de temps à Sonelgaz qu'avec ma propre famille... Je tiens à cette entreprise. Je tiens à son épanouissement et je veux qu'elle soit aussi performante que les autres qui exercent dans le même secteur.»