La technique de l'interconnexion exige une vigilance de tous les instants. L'incident qui s'est produit avant-hier à la centrale électrique du Hamma et qui a plongé une grande partie du pays dans le noir durant près de quatre heures, renseigne sur la fragilité de l'Algérie quant à sa sécurité énergétique. Quelle que soit l'origine de la gigantesque panne de courant, l'on ne peut que s'interroger sur la fiabilité du réseau électrique national, d'autant que le premier responsable de Sonelgaz, même s'il affirme que pareil incident peut se produire n'importe où dans le monde, n'a pas pour autant écarté la possibilité que l'épisode de la nuit de lundi puisse se reproduire dans le futur. C'est dire toute l'angoisse, d'ailleurs justifiée, que suscite ce genre d'interruption de courant, au sein de larges couches de la population et dans de nombreuses institutions, tels les hôpitaux, dont l'énergie électrique est vitale pour leur fonctionnement. Les équipes de Sonelgaz ont réussi à venir à bout de la panne dans un laps de temps assez court, aux dires du P-DG, mais les citoyens appréhendent un autre incident qui nécessiterait autrement plus de temps pour y remédier. Un scénario vraisemblable, si l'on croit les dires de certains spécialistes du domaine qui soutiennent que dans le cas où d'autres centrales de même puissance que celle du Hamma connaîtraient le même problème, l'Algérie serait encore une fois plongée dans le noir. La technique de l'interconnexion pour laquelle notre pays a opté pour des raisons de rentabilité et de sécurité du réseau, exige une vigilance de tous les instants de la part des agents de Sonelgaz qui, disons-le pour le cas d'avant-hier, n'avaient pas vu le problème arriver. Aussi, il est clair que l'incident relève d'une négligence humaine. La direction de Sonelgaz a pris acte de cet état de fait et promet que, dans le futur, ce genre d'accidents ne se reproduira pas. Mais le risque zéro n'existant pas, les spécialistes que nous avons interrogés à ce propos, insistent sur le fait que la coupure de courant survenue avant-hier, doit servir de leçon aux agents de l'entreprise qui devront maintenant mesurer toute la responsabilité qu'ils portent sur leurs épaules. Trois heures de noir total en Algérie ont, tout compte fait, provoqué plus de peur que de mal. Cependant les plus hautes autorités de la République ont dû saisir toute l'importance de l'énergie électrique, mais aussi toute la fragilité d'un système qui peut, du jour au lendemain, plonger le pays dans une situation peu enviable.