on parle de 5000 à 6000 militaires déployés et d'une dizaine d'hélicoptères. Un important ratissage, déclenché depuis lundi soir, est actuellement en cours sur une importante portion de la forêt de l'Akfadou. La région entre Azeffoun et Beni Ksilla, et principalement la zone comprise entre Bou Naâmane et Beni Ksilla, semble visée. Un important renfort de l'ANP s'était posté sur les lieux, notamment dans la soirée de lundi. Provenant des environs d'Alger et de la région de Béjaïa, les forces spéciales assistées de la gendarmerie et des éléments de la garde communale ont investi les lieux. Tôt dans la matinée d'hier, une dizaine d'hélicoptères étaient à pied d'oeuvre. Des sources affirment que des troupes héliportées participent à l'opération. Selon les mêmes sources, le ratissage a été déclenché après que des renseignements concordants eurent signalé la présence d'un nombre important de terroristes, principalement dans la région de Beni Ksilla, à la frontière entre les wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou. D'autres vont jusqu'à préciser que «le Gspc aurait convoqué une rencontre d'émirs, pour une sorte de congrès...» Et les mêmes observateurs de rappeler les tentatives de «réunion» des émirs du Gspc sur Sidi Ali Bounab et sur les flancs sud du Djurdjura, à la fin de l'automne dernier. Là aussi, les forces de l'ordre étaient intervenues aussi bien sur Sidi Ali Bounab qu'au niveau du Djurdjura. A l'époque, de nombreux terroristes avaient été abattus, des casemates détruites et du matériel récupéré. L'importante concentration de troupes - on parle de 5000 à 6000 militaires déployés et d'une dizaine d'hélicoptères Apache - démontre la volonté des forces de l'ordre de nettoyer la zone allant d'Azeffoun à Adekar en passant par Bou Naâmane et une importante partie de Beni Ksilla. L'opération militaire, qui était effective depuis hier à l'aube, est l'une des plus importantes déclenchées en Kabylie depuis le début de la lutte antiterroriste. Les citoyens, en provenance de la région, parlent d'un intense tir de roquettes, ciblant les zones et les points susceptibles d'abriter des terroristes. Si les forces spéciales ont pénétré dans la dense forêt de l'Akfadou, il n'en demeure pas moins que les abords et les lisières susceptibles de laisser échapper les terroristes sont étroitement surveillés par les forces combinées: ANP, gendarmerie et police. La garde communale et des patriotes, connaissant bien la région, ont, selon les riverains, servi de guides aux éléments de l'ANP. Rappelons que le 23 novembre dernier, une patrouille pédestre de l'ANP était tombée dans une embuscade du côté de Tigrine, à Bou Naâmane. L'embuscade, tendue par les hordes de Hattab, avait coûté la vie à 9 militaires, alors que 12 autres avaient été blessés. Dans l'après-midi d'hier, aucun bilan n'avait encore été rendu public. Cependant, les moyens tant matériels qu'humains déployés et les précautions prises laissent à penser que «les terroristes pris dans la nasse» semblent n'avoir aucune chance de s'échapper.