Ce constat a été fait par des experts de l'Organisation des Nations unies. «La reprise économique mondiale en cours pourrait être hypothéquée par la marge de manoeuvre limitée des décideurs des grandes économies mondiales par une série d'éléments tels que le manque de confiance des investisseurs, les déséquilibres macroéconomiques et une surcapacité de production».Ce constat a été fait par des experts de l'Organisation des Nations unies, sur la base d'une évaluation des perspectives économiques de l'année 2003, dans leur rapport World Economic Situation and Prospects 2003 Le scénario de la croissance en 2003 serait, selon les experts de Nations unies, caractérisé, d'abord, par une «reprise plutôt lente qui s'accélérera dans le courant du second semestre 2003, pour atteindre un taux annuel estimé à 2,75%, contre 1,7% en 2002». Cependant, ajoutent ces experts, les pays développés qui subissent, à ce jour, les effets de la chute des capitaux boursiers et la mollesse des dépenses de consommation «affaibliront les perspectives de reprise économique» sachant pertinemment que «la médiocrité et la volatilité des valeurs boursières ont un impact immédiat sur la confiance des consommateurs et des milieux d'affaires». Une dépression boursière longue peut, selon les Nations unies, «entraîner l'économie mondiale dans une période de faible croissance prolongée, voire une chute». L'état de l'économie des Etats-Unis, qui demeure le moteur de l'économie mondiale, constitue une autre source majeure d'inquiétude. «Leur déficit commercial et la baisse de la valeur du dollar auraient des répercussions néfastes à l'échelle mondiale». En outre «le déficit public qui est venu s'ajouter au déficit commercial aux Etats-Unis risque de rendre les mesures d'ajustement encore plus complexes que prévu initialement». Les Nations unies «jugent qu'une intervention militaire dans cette région pourrait constituer un frein à la croissance économique mondiale» dont les effets sur le cours du pétrole sont directs avec les conséquences tout aussi contraignantes pour les consommations, et donc les perspectives de croissance des économie modernes. En outre, -la faible demande intérieure» aux USA «fragilise les économies du Japon et de l'Europe occidentale dans la mesure où celles-ci reposent en grande partie sur le marché extérieur-. Seule exception, la Chine «où la forte demande intérieure a contribué non seulement à maintenir une croissance élevée en dépit d'un ralentissement mondial, mais a aussi stimulé la croissance des exportations des autres pays, en particulier d'Asie de l'Est vers la Chine». Pour le commerce mondial, il «devrait progresser de 6% en 2003, contre moins de 2% en 2002 et un déclin en 2001, mais ces chiffres demeurent modestes comparés à la progression enregistrée au cours des années 1990». Les flux d'Investissements étrangers directs (IED), qui ont diminué de plus de 25% en 2002, «atteindront seulement 540 milliards de dollars» selon les estimations de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). La Chine a été, encore ici, le premier bénéficiaire d'IED, devant les Etats-Unis. Les mesures prises par les différents gouvernements, dans ce contexte de récession, «se sont révélées insuffisantes pour soutenir la reprise économique mondiale d'autant que dans la plupart des cas la marge de manoeuvre limitée des gouvernements ne leur a pas permis d'adopter des politiques macroéconomiques incitatives». C'est le cas de «plusieurs pays en développement» notamment de l'Amérique latine «qui sont confrontés à une érosion de leurs recettes fiscales et à une augmentation du déficit de leur balance des paiements causée, d'une part, par la chute des cours des produits non pétroliers et, d'autre part, par la diminution des flux d'investissements». Il est proposé, par les experts des Nations unies, en guise de mesure à prendre, de «s'assurer d'une meilleure coordination des politiques macroéconomiques adoptées par les pays développés, et propose un meilleur équilibre entre politique monétaire et politique fiscale, au sein de chaque pays, afin de relancer la croissance mondiale». Toutefois, insistent ces experts, «dans un cas comme dans l'autre, les politiques macroéconomiques adoptées à moyen terme pour relancer la croissance, et atteindre les objectifs de développement du millénaire, ne devraient pas influencer négativement, à moyen et à long terme, la fiscalité».