Des bourses pour la recherche, la formation professionnelle et les programmes des ONG seront accordées par le gouvernement américain. L'ambassadrice américaine, Janet Sanderson, a inauguré avant-hier en fin d'après-midi, le centre américain de l'ambassade. Cette structure, sise à l'intérieur de l'enceinte de l'ambassade des Etats-Unis, probablement par mesure de sécurité, est directement rattachée au gouvernement américain. «Les dirigeants américains ont adopté le slogan selon lequel nous partageons le même avenir, donc voulons travailler ensemble», a déclaré l'ambassadrice américaine lors de l'allocution d'ouverture. «Khatoua oua khatoua» (sic), a-t-elle ajouté faisant allusion à l'exiguïté des lieux. Le centre américain est, en effet, loin d'être une oeuvre architecturale. C'est une vieille bâtisse retapée pour un coût de 140.000 dollars et qui peut recevoir, au maximum, une trentaine de personnes. Aussi, le centre s'adressera-t-il à une élite ciblée dans un premier temps. Cependant, la fringale de l'architecture se dissipe face aux programmes ambitieux que se propose de réaliser ce centre. Un bureau de conseils pour les étudiants algériens voulant étudier aux Etats-Unis, un partenariat scolaire algéro-américain pour le contact entre les élèves des deux pays, un jumelage avec quelques écoles algériennes, une attribution de bourses Fulbright de recherche, de bourses Humphrey de formation professionnelle, des programmes professionnels de visiteurs internationaux. En outre, le centre offre des bourses de financement pour les programmes des ONG afin de donner un appui à la démocratisation et aux droits de l'Homme en Algérie. Par ailleurs, 5000 revues et journaux américains seront mis à l'entière disposition des adhérents du centre en plus d'autres programmes de soutien au développement dans les secteurs de l'économie et de l'éducation avec le financement du Middle East Partnership Initiative (MEPI - Initiative de partenariat pour le Moyen-Orient ) et du Partnership for Learning (Partenaire scolaire). Il apparaît donc que cette structure n'est pas un centre au sens classique du terme même si le volet culturel figure dans ces programmes. L'Administration Bush adopte une autre approche pour le rapprochement des peuples américain et algérien ainsi que pour la diffusion de la langue anglaise. Elle est économique. Durant la fin de l'année 2002, a eu lieu le premier forum des hommes d'affaires algériens et américains aux Etats-Unis qui a prévu d'accorder des lignes de crédit aux Algériens sur les fonds du gouvernement américain. Le mois dernier, Sonatrach a eu presque les mêmes faveurs en décrochant des contrats sans plafond. Ce petit centre inauguré, avant-hier, par l'ambassadrice américaine ne s'inscrit-il pas dans une large vision de reploiement US en Algérie? Quand les programmes de ce centre inscrivent dans leurs activités les enfants des écoles primaires, la réponse ne peut être qu'affirmative.