le secrétaire général du RND s'est longuement étalé sur la crise en Kabylie. Dans une conférence de presse animée en marge de la réunion du conseil national du parti pour la préparation du congrès, le SG du RND, M.Ahmed Ouyahia, s'est indigné contre la réaction du «pôle démocratique» aux récentes déclarations du général-major Mohamed Lamari dans les colonnes du journal Le Point. Le chef du RND, dont les membres du conseil national se sont réunis ce week-end pour la préparation du congrès national, a, en effet, adopté un langage critique, dénonçant l'hypocrisie des cercles politiques. «Nous refusons les idées qui évoquent que l'armée est une institution qui fait et défait les présidents», a-t-il déclaré. Il ajoutera, à ce propos, prenant ainsi la défense de l'institution militaire, que cette dernière n'est pas «un laboratoire à fabriquer les chefs d'Etat». Le patron du RND s'est donc mis au diapason avec la position du général-major Lamari, dont la fameuse déclaration: «Nous n'interviendrons pas à la prochaine élection présidentielle, même si c'était un président islamiste qui y gagnerait», avait fait réagir certains leaders politiques. Par ailleurs, le secrétaire général du RND s'est longuement étalé sur la crise en Kabylie en critiquant l'anachronisme des démarches marquées par des «déclarations farfelues» vis-à-vis du mouvement des ârchs. «Les autorités manquent d'imagination face à cette question», dira-t-il en ajoutant que la solution nécessite une démarche cohérente et globale. «Nous sommes tous dans l'impasse», a-t-il déclaré en s'interrogeant à qui cela profite. Car, pour le patron du RND, «il s'agit d'un défi psychologique en ce qui concerne les ârchs» une équation qui, selon lui, nécessite «une ouverture de part et d'autre pour pouvoir discuter des problèmes». Ouyahia n'a pas manqué l'occasion de saluer les déclarations de Ali Gharbi dans les colonnes de L'Expression, qui prouvent qu'«en termes d'algérianité, il n'y a rien à dire pour les ârchs. Ali Gharbi a donné une leçon dans les colonnes de L'Expression», notamment sur les interrogations de l'ONG anglaise sur la question de l'autonomie: «La réponse était superbement digne (...) elle était encore plus virulente que celle de certains nationalistes.» Le SG du RND s'est enfin interrogé: «Jusqu'à quand et au profit de qui cette crise?» En dépit des multiples déclarations sur les questions politiques nationales et internationales, le chef du RND s'est toutefois refusé d'aborder la présidentielle. «C'est excessivement prématuré d'aborder le sujet», a-t-il déclaré, ajoutant que le pays est en face de plusieurs chantiers pour cette année qui précède la présidentielle. Dans le même contexte l'on s'attend à l'occasion du congrès du parti, que ce dernier se prononce. Pour ce qui est de la question de l'Irak, le message d'Ouyahia n'a pas manqué d'éloquence où tout le monde en a eu pour son grade. Les dirigeants arabes, les Etats-Unis en passant par le chef du MRN, Abdallah Djaballah. Ce dernier a été explicitement accusé par Ouyahia de vouloir exploiter la crise de l'Irak en sa faveur par son appel à la guerre sainte. Tout en dénonçant la loi de la jungle qui marque les relations internationales, le SG du RND s'est déclaré contre la guerre en Irak en appelant au respect de la légalité internationale. Pour ce qui est de la position officielle, il a tenu à rappeler les anciennes expériences avec les dirigeants arabes faisant référence à la guerre de 1973 et à la dernière guerre du Golfe. «Si la prochaine réunion des dirigeants arabes révèle ce qui a été révélé auparavant, il ne faudra pas donc mettre l'Algérie dans une position spéciale», a-t-il déclaré. Pour l'animateur de la conférence, il faudrait entreprendre des actions dans le cadre de la Ligue arabe tout en prenant en compte l'aspect imprévisible de certains dirigeants.