La réunion entre la présidence tournante de la Cadc et les familles des victimes du Printemps noir aura lieu finalement demain à Tizi Rached. Cette réunion sera consacrée à l'étude du problème de financement des frais judiciaires induits par le pourvoi en cassation concernant 500 dossiers que le collectif d'avocats a pris en charge et dont il entamera incessamment la procédure. Au-delà de cet aspect purement technique de cette réunion, manifestement les familles de victimes se présenteront en rangs dispersés. En effet, les indemnités octroyées par l'administration dans le cadre du décret présidentiel du parachèvement de l'identité nationale a fini par creuser le fossé entre ces familles et les ârchs. Le rejet signifié par la Cadc à ces indemnités et l'engouement enregistré chez les parents des victimes lors du dépôt des dossiers, ont fini par créer des dissensions entre les deux camps, même si la Cadc a multiplié les appels du pied en direction de cet allié de poids qui lui confère une sorte de légitimité morale. Néanmoins, toutes ses tentatives pour le rejet de ces indemnisations sont restées vaines. Ainsi, sur les 38 familles reconnues officiellement, 33 ont récupéré une réparation matérielle de l'ordre de 192 millions de centimes auprès des services de la wilaya. A la fin du mois de janvier dernier, les autorités locales ont même prorogé la date limite du dépôt des dossiers jusqu'au 30 juin prochain afin d'amener les familles réfractaires à accepter les indemnisations octroyées par l'Etat. Cela dit, une «fedia» (rançon) de 110 millions aurait été même récupérée, en catimini, par certaines familles à l'insu des autres avec la bénédiction des figures de proue du mouvement, auprès de servies des «habous» (office religieux). Ce qui a fini par créer un climat de suspicion entre ces familles, notamment après la réunion chaotique qui s'est déroulée à Bouzeguène au mois d'août de l'année dernière. Dès lors, le ressort s'est cassé entre les deux camps. D'ailleurs, ce constat avait été amplement vérifié lors de la dernière rencontre au mois de décembre à laquelle seulement trois familles ont répondu présent. Or, peut-on dire aujourd'hui que les familles des martyrs du Printemps noir ont pris leur distance vis-à-vis de la Cadc? On le saura demain à Tizi-Rached.