La présidence tournante de la Cadc reçoit les familles des victimes du Printemps noir demain à Tizi Rached. Cette réunion sera essentiellement consacrée à l'étude du problème de financement des frais judiciaires induits par le pourvoi en cassation concernant 500 dossiers que le collectif d'avocat, a pris en charge et dont il entamera incessamment la procédure. En effet, ces frais qui étaient de 1000 DA sont, à présent, portés à 35.000 DA après les récentes réformes du secteur de la justice. Or, ces charges coûteront 1.750.000 DA à la Cadc. Dans ce sens, les commerçants et les industriels de la région seront, une nouvelle fois, sollicités pour couvrir ces frais. A ce titre, la présidence tournante ne veut pas perdre cet allié de taille que sont les familles des victimes du printemps noir qui lui confèrent une sorte de légitimité morale, même si le problème des indemnités octroyées par l'administration dans le cadre du parachèvement de l'identité nationale a toujours divisé les deux parties. Le rejet signifié par les ârchs à ces indemnités et l'engouement enregistré auprès de ces familles, pour la plupart démunies, lors du dépôt des dossiers à la wilaya ont davantage creusé le fossé entre les deux camps. Ainsi, sur les 43 familles officiellement recensées (75 selon la Cadc), 39 ont récupéré une indemnité de l'ordre de 192 millions de centimes auprès des services concernés. Ces mêmes services ont même prorogé la date limite du dépôt au-delà du 31 octobre afin d'attirer les autres familles récalcitrantes aux réparations matérielles octroyées par l'Etat. Durant la même période, on avait même parlé d'une «aide» de 110 millions de centimes qui aurait été récupérée, en catimini par certaines familles au détriment des autres avec la bénédiction de quelques délégués. Cette «révélation» qui a été lancée lors d'un conclave de la Cadc à Bouzguène au mois d'août de l'année dernière, a fini par envenimer les relations entre ces familles et créer un climat de suspicion. Dès lors, le ressort s'est cassé entre les ârchs et les familles des victimes, et ce constat avait été vérifié lors de la précédente réunion au mois de décembre dernier, qui n'avait rassemblé que la présidence tournante et...seulement trois familles. Ainsi, peut-on dire que les parents des victimes des événements de Kabylie ont définitivement tourné le dos à la Cadc? On le saura demain de visu à Tizi Rached.