L'ouverture sur les médias a été à ce point manifeste pour inciter à une «lecture politique» de l'événement. La journée d'information initiée, hier, par le service communication du ministère de la Défense nationale et commémorant le 7e anniversaire de la 7e escadre de l'aviation de transport aérien, a été caractérisée par la présence de tous les médias nationaux sur le tarmac même de l'aéroport militaire de Boufarik. Pour une première, c'est une première que de se retrouver aux commandes des Iiouchine 76 et 78 des Hercule et autres avions de transport militaire, de toucher leurs tables de commande et de parler de vive voix avec les principaux chefs de l'aviation militaire. L'accueil à la base aérienne de Boufarik a été suivi de trois allocutions des commandants de la base aérienne sur la création, le 14 février 1996, de la 7e escadre de l'aviation de transport aérien, de ses missions et de son historique. Celle-ci, qui a démarré en 1989 avec 3 avions, se retrouve aujourd'hui avec une flottille de 18 Iliouchine et plusieurs Hercule et avions d'apprentissage. Un film-documentaire a été visionné au terme des allocutions, sur les missions des avions militaires de la base. Cela a permis de savoir que outre le transport des militaires et de leurs familles, cette flottille militaire a aussi d'autres et importantes missions, telles que celles humanitaires, le ravitaillement des zones sinistrées dans des conditions climatiques extrêmes, là où Naftal ne peut accéder, et, enfin, le ravitaillement, en temps de guerre en kérosène, en plein vol, des autres avions de combat, faisant ainsi accroître la capacité de porter le danger hors des lignes ennemies et élargir le champ d'action des avions. Une présentation de deux avions de type Il-76 et Il-78 a été faite aux médias, qui pouvaient aussi accéder à un simulateur de vol. Toute cette journée d'information a été bouclée en trois heures, ce qui renseigne sur le nouveau caractère «vite et bien», style économie de temps et de bonne humeur, que l'entreprise militaire veut, désormais, présenter à la société. Au-delà de ces aspects techniques, il serait peut-être judicieux d'en faire une lecture extra, et de voir, de ces ouvertures envers la société, via les médias, une interprétation politique de l'événement. Car il s'agit de se rappeler qu'une simple prise de photos extra-muros constituait un délit majeur. Or, aujourd'hui, c'est toute la base militaire de Boufarik qui était soumise à la curiosité la plus poussée des journalistes, qui la transperçaient comme du gruyère, et pouvait avoir accès à pratiquement toutes les informations. Le marketing militaire fait florès. Il était temps.