Plus le temps passe, dit-on, plus les discours s'affinent. Au bout de la démarche des échéances où les sentences attendent au tournant les bons et les moins bons élèves. Ici, il ne s'agit pas de concours, mais de mobilisation pour arracher les plus grands suffrages en faveur du meilleur plaidoyer politique, du meilleur et des plus séduisants. Car au bout du compte il y a des enjeux. Décisifs ou disqualifiants, c'est selon! Il y a le 8e congrès du FLN dont l'opinion publique attend la tenue avec impatience. Et dont nous savons qu'il ne se tiendra pas les 27, 28 et 29 mars prochain comme préalablement annoncé par des «sources dignes de foi». Le rectificatif émanant de Benflis lui-même lors de la toute récente conférence des élus du centre de l'Algérie. Elus FLN s'entend, venus entendre leurs homologues parler de leur expérience de 6 mois. Et vice-et-versa. Une expérience trop courte il est vrai, pour être appréhendée, l'enthousiasme aidant, comme une fin de mandat. Venus de toutes les couches de la société, avec des connaissances plutôt disparates que découlant d'une seule spécialité, les élus avaient, auront toujours besoin de recyclage. L'avenir du pays en dépend. Mais en attendant, la démocratie seule suffira-t-elle à transformer nos collectivités locales? Leur épanouissement multiforme en dépendra-t-il exclusivement? On répondrait sur le champ par l'affirmative si le degré de démocratisation de notre pays était reconnu de tous et par tout le monde. Or, la société algérienne n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière en la matière et les maux qui la rongent n'ont pas tous été éradiqués. D'où l'inclination du FLN à ajouter au terme démocratie héritée de l'histoire universelle l'adjectif «participative» pour en faire une «démocratie participative». La première fois que cette expression fusa d'un discours électoral c'était durant les deux campagnes du FLN de 2002. Un point du plaidoyer de Ali Benflis sur lequel il n'avait pas trop insisté, pensant sans doute que le plus important résidait dans le comportement du parti de Novembre qu'était venu soutenir un langage moderniste plus ouvert sur l'adaptation des principes fondateurs pour permettre au FLN de relever les nouveaux défis de l'ère moderne. Mais, ayant malgré tout senti le vent le pousser en avant dès le début de la campagne des législatives, les orateurs du Front ont-ils évité de complexifier outre mesure la trame du discours par des rajouts comme «participative» en attendant des jours meilleurs. Or, ce qui avait paru ressembler à une comète entrée par effraction dans un discours traditionnel dont on commençait à peine à émonder les atrophies, deviendra sous peu le cheval de bataille du secrétaire général du parti du FLN qui n'attendra plus que l'opportunité d'en développer les grandes lignes. Outre, la dernière campagne des locales dont il saisira l'occasion pour parler de «démocratie participative», il attendra que les élus du dernier scrutin se familiarisent avec leurs responsabilités pour y revenir avec plus de pédagogie. Qu'est-ce donc que la démocratie participative? C'est, nous dit-on, le contraire de la «démocratie en vase clos». C'est en tout cas nouveau et il faudra bien faire avec dès à présent si l'on veut que soient concrétisés «le dévouement et la rigueur morale au service du citoyen». C'est vrai qu'on ne peut s'estimer être «un parti proche du citoyen» sans faire l'effort de «renforcer les relations des élus du parti avec les comités de quartiers et les différentes composantes de la société civile comme les associations culturelles, sociales et sportives». Et particulièrement celles impliquées dans la gestion des affaires de la jeunesse, de la femme et des questions liées à la pauvreté et à la «souffrance humaine». La mise en oeuvre de la démocratie participative ne devrait pas générer de laissés-pour-compte. Son rayon d'action devant inclure tous les citoyens de la cité quelle que soit leur «sensibilité» politique.