Au Maroc, beaucoup de petites filles des milieux ruraux pauvres deviennent dès l´âge de 7 ans une «marchandise» que des réseaux informels, quand ce ne sont pas leurs parents, vendent à tour de bras aux familles aisées dans les grandes villes du pays où elles vivront désormais les dures conditions de femmes à tout faire, à vie. La demande des «petites bonnes» dans les villes de Casablanca, Rabat, Tanger ou Marrakech est devenue tellement importante que des réseaux informels ont émergé pour créer un vaste marché dans un pays où le travail domestique est devenu une fatalité naturelle bien ancrée dans les sociétés rurales. Selon Chakib Guessous, auteur d´un livre sur les petites bonnes (exploitation de l´innocence), les raisons qui poussent généralement les familles des zones rurales marocaines à vendre leurs filles, pour moins de 200 dirhams par mois (environ 19 euros) sont généralement dues à leur extrême pauvreté.