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Le Grand Maghreb du kif
UNE TENTACULAIRE ET COMPLEXE ORGANISATION
Publié dans Liberté le 20 - 01 - 2003

La construction du grand ensemble maghrébin chère à de grands visionnaires, mais néanmoins utopistes, est restée un vœu pieux. En revanche, le Grand Maghreb du kif est une réalité.
C'est même la seule initiative totalement maghrébine qui ait vraiment atteint ses objectifs : être le premier producteur mondial de cannabis, déjouer tous les obstacles dressés sur sa route, inonder le marché européen et nord-africain, engranger, répartir et recycler des centaines de millions de dollars de dividendes.
Il existe, bien sûr, de très nombreuses filières au sein de cette gigantesque pieuvre. L'organisation n'est pas pyramidale mais polycentrique. Sans direction unique. Les réseaux, autonomes, fonctionnent d'amont en aval, comme autant de rouages bien huilés qui s'entraînent les uns, les autres en une dynamique bien réglée, la fonction créant l'organe. Il faut imaginer cette immense trame comme un ensemble de bandes, plus ou moins importantes, organisées autour des multiples activités de ce trafic, depuis la production jusqu'à la livraison. Ces “familles” doivent toutes réunir trois conditions “sine qua non” : avoir des fonds relativement importants, disposer de fournisseurs sérieux et de clients solvables et enfin et surtout jouir d'une protection ou, mieux encore, d'un concours actif de membres des services de sécurité (douaniers, policiers, gendarmes, gardes-frontières, officiers de l'armée, etc.) Ces derniers sont la cheville ouvrière du trafic et y jouent un rôle capital, celui de la sécurisation des sites de production et celui du transport de la marchandise d'un endroit à un autre ou de la couverture des passeurs. Ils veillent à son acheminement, depuis les lieux de production au Maroc jusqu'à son embarquement, dans les ports de ce pays, vers les pays européens.
À la frontière algérienne, leurs homologues de ce pays, auxiliaires ou chefs des filières algériennes, prennent le relais de la circulation de la marchandise pour l'amener à bon port, souvent sans coup férir. Bien qu'il arrive aussi que des membres de services de sécurité soient pris la main dans le sac, comme ce fut le cas récemment à Tébessa, où cinq policiers ont été arrêtés pour avoir été pris en train de passer du kif en Tunisie. Ce qui était un secret de Polichinelle pour la population qui n'est pas sans ignorer l'implication de commis bien plus importants.
Le pays clé de ce vaste trafic, comme le sait tout un chacun, est le Maroc. La culture du cannabis, principale activité agricole du pays était régie par les autorités coloniales. Une forme de concession légale avait été octroyée par le roi Mohamed V aux Chleuhs du nord du Rif pour leur soutien au trône. Elle est devenue, au fil des ans, une manne incontournable pour le royaume et lui rapporte bon an mal an, selon un rapport commandé par l'Union européenne, le quart de l'ensemble de ses ressources en devises, soit environ 2 milliards de dollars. Cette première source de devises représente environ 10% du PNB marocain.
Cette faramineuse ressource permet de faire vivre directement plus de 200 000 familles. Les autorités marocaines reconnaissent qu'environ 65 000 hectares de terres sur les versants nord et sud du Rif dans la région de Ketama, sont consacrés à la culture du cannabis. Cet aveu n'est pas sans arrière-pensée puisque tout en minimisant l'ampleur du phénomène, il est destiné à être brandi un peu comme une menace. Cela permet d'obtenir de la Communauté européenne des fonds afin d'encourager les populations à une substitution des cultures. Elles affirment, en outre, que “cette activité est en voie de disparition…” (sic !).
De quoi laisser perplexe, lorsqu'on sait qu'un hectare de haschisch rapporte, en moyenne, trente fois plus qu'un hectare de blé.
Selon l'Office géopolitique des drogues (OGD), les terres consacrées à cette culture pourraient avoir dépassé les 100 000 ha. D'autres sources espagnoles, jugées sérieuses, avancent le chiffre de 180 000 ha pour l'an 2002.
L'OGD estime les quantités de kif produites entre 1 000 et 1 500 tonnes. Mais des sources américaines autorisées (département d'Etat) affirment que la production du kif dépasserait les 2 000 tonnes.
Le Maroc est le premier producteur mondial de kif.
Il exporte cette drogue vers plusieurs régions du monde, mais surtout dans le reste du Maghreb et plus encore vers l'Europe, jusqu'à celle de l'Est et en Scandinavie. Il y a quelques décennies seulement, la production du kif était concentrée dans la province d'El-Hoceima, le pays natal du kif maghrébin, en plein Rif central. Puis, des faits conjugués de la sécheresse et de la grande rentabilité du kif, d'autres régions se sont progressivement converties à cette culture, celle-ci s'est étendue à l'ensemble du Rif et au-delà jusqu'à El-Djadida et à la côte Atlantique sud, Agadir, Tiznit, etc.
La culture du cannabis dans ce pays, quasiment tolérée par le pouvoir marocain, est appelée à prendre encore plus d'ampleur. Elle s'est imposée au royaume comme un facteur stabilisant, en ce sens qu'elle permet de juguler l'exode rural, de lutter contre le chômage et de fixer la population. Elle est devenue aussi, au cours de ces dernières années, et sur un plan purement politique, un vivier considérable d'opposants farouches à l'islamisme. L'Europe se montre également moins déterminée à lutter contre cette culture du fait de la dépénalisation progressive des drogues dites douces, mais aussi parce qu'il est maintenant acquis qu'il est quasiment impossible d'inciter les populations à opter pour d'autres cultures.
De son vivant, le roi Hassan II pratiquait une politique ambivalente de tolérance et de spectaculaire, mais une toute relative répression destinée à la consommation européenne. Le discours, très subtil, minimisait l'ampleur du phénomène tout en laissant transparaître l'impossibilité de l'éradiquer sans un soutien franc et massif des pays européens. Aujourd'hui, le ton royal est encore plus tempéré et il semble même qu'une politique de “régulation” de la culture ait été mise en place, notamment par une forme indirecte de taxation qui permet de capter une part importante des ressources et de la réinjecter dans le développement local. Une banalisation très positive en somme.
Cette culture est pratiquée par des dizaines de milliers de petits exploitants. Ils doivent presque tous payer, en plus de certaines taxes, des dîmes à qui de droit. La pratique des quêtes et autres collectes pour faire des cadeaux à certains responsables est patente dans le Rif. Ensuite viennent des filières bien plus importantes et dotées de capitaux plus ou moins importants. Ce sont celles de la collecte du cannabis, de son traitement, de son stockage, de sa vente ou de son exportation. De nombreuses grandes familles, installées dans le Rif, comme dans les villes de Tanger, Tétouan, Ceuta, Melilla et d'ailleurs, qui ont pignon sur rue, se partagent le monopole de cette juteuse activité, mais elles doivent accepter de payer des sommes considérables à de nombreuses personnalités et autres grands serviteurs du royaume. Mais ces filières, pour la plupart d'entre elles, restent très dépendantes de leurs réseaux clients européens, qui prennent en fait la part du lion et qui imposent un système contraignant de vente à crédit, tous les risques retombant sur les seuls fournisseurs.
Ce n'est pas le cas pour le marché algérien où la marchandise est réglée rubis sur l'ongle. Le kif, toujours traité, destiné à ce pays, payé donc à l'avance, en devises et en territoire marocain, n'est pas destiné à la seule consommation algérienne locale, mais surtout aux autres pays maghrébins et aux pays européens via les ports algériens tout particulièrement. Ce nouveau débouché vers l'Algérie s'est imposé de lui-même vers le milieu des années 80. Avec l'augmentation de la production et la surveillance accrue des frontières espagnoles, l'ouverture des frontières algéro-marocaines était une aubaine pour décongestionner le trafic et ouvrir de nouveaux horizons. Des trafiquants algériens aux dents longues, surtout ceux de la “Chaouia connetion”, allaient s'engouffrer dans le créneau. Ils allaient utiliser tous les moyens, y compris les autobus transmaghrébins dont les porte-bagages étaient bourrés de kif pour inonder les marchés d'Algérie et de Libye. Ils allaient surtout initier de nouvelles filières vers l'Europe. Ces malfrats de bas étage allaient devenir immensément riches et des notables recherchés. À Oran, toutes les portes leur seront ouvertes et ils auront leurs entrées dans des milieux politiques et sécuritaires huppés. Ils restent jusqu'à aujourd'hui des maillons très importants des réseaux. Il n'existe pas de chiffres sérieux sur les quantités qui sont vendues en Algérie ou qui y transitent ; mais des cadrages approximatifs et des recoupements permettent de situer ces quantités entre 200 et 300 tonnes par an, dont moins du quart est consommé localement. L'Algérie est en passe de s'imposer comme plaque tournante incontournable, non seulement pour les autres pays du Maghreb, mais surtout pour l'Europe. Tous les ports algériens sont mis à contribution ainsi que d'autres méthodes d'exportation telles que le transbordement en haute mer par des bateaux de pêche surtout à l'ouest du pays où cette technique est de plus en plus utilisée, particulièrement entre pêcheurs algériens et espagnols. Donc, dès qu'elle est introduite en Algérie, cette marchandise souvent payée à l'avance, en territoire marocain et en devises étrangères, va connaître deux destinations, celle de la consommation locale et celle plus ardue et bien plus importante de son exportation vers les pays européens, la Tunisie, la Libye.
Le même scénario va se répéter dans ces deux derniers pays. Des “agents de l'ordre” vont à leur tour mettre en œuvre toute leur compétence pour permettre à la marchandise de passer la frontière. Fait notable, en Tunisie, toute la marchandise qui emprunte ces filières est vouée à l'exportation, vers la Libye par voie terrestre ou vers l'Europe, par les ports tunisiens. Les services de sécurité tunisiens qui participent à ce trafic se font un point d'honneur à ne pas desservir le marché local et à veiller à ce que toute la marchandise quitte le territoire national. Curieuse disposition de patriotisme et de salubrité publique ! Le marché tunisien où la moyenne de consommation de kif traité est la moins importante dans le Maghreb est alimenté par des passeurs “indépendants”, petits dealers tunisiens et algériens qui sont traqués implacablement, souvent arrêtés et dont un grand nombre croupit dans les geôles tunisiennes.
En Libye, où l'introduction du kif a obéi aux mêmes règles et nécessité la collaboration active de personnes de même profil, la marchandise va être écoulée en grande partie sur le marché local, très demandeur. Le reste passera en Egypte où le kif marocain de choix supérieur est en passe d'éclipser le haschisch et le kif égyptiens et moyen-orientaux. Le marché maltais est également approvisionné, par voie maritime à partie de la Libye.
Nous voyons donc que cette Société Trans-Maghrébine utilise l'Algérie comme une véritable plaque tournante. Ces filières comptent quasi systématiquement des membres de services de sécurité en leur sein. Ceux-ci peuvent être interchangeables et utilisés de façon conjoncturelle comme ils peuvent être des partenaires permanents voire des chefs de réseau. Mais il est survenu, au cours des dernières années, dans la dynamique de ce vaste trafic, ce que les économistes appellent un effet pervers et qui est, pour le moins, insolite dans une logique purement mafieuse… C'est l'intrusion dans cette prospère activité des groupes islamistes armés. Ceux-ci, dont plusieurs membres avaient déjà touché à la question en Afghanistan et au Pakistan et qui en connaissaient toute la rentabilité en sont venus tout naturellement à s'engouffrer dans ce créneau, non seulement pour renflouer leur caisse, mais aussi pour se servir des routes du kif dans un tout autre but : acquérir et faire acheminer les armes de guerre par les mêmes filières européennes et maghrébines. Comme c'est le cas dans les frontières algéro-marocaines ou celles du Sahara par les réseaux qui activent sous la protection ou sous les ordres de Belaouar (Mokhtar Ben Mokhtar) proche du GSPC. Le trafic triangulaire du kif, des armes et de la cigarette de contrebande y est pratiqué à grande échelle. Les contrebandiers touareg d'Algérie et des autres pays sahariens limitrophes ne sont pas en reste et sont devenus des maillons très importants dans les échanges. La situation a bien évolué dans ces contrées depuis l'abandon des soutiens de prix des produits dits de première nécessité et le trafic intense vers les pays limitrophes qui en découlait au temps béni des Bettou et autres Kounta. Voilà donc étrangement liés, mais dans des buts diamétralement opposés, de richissimes hommes d'affaires maghrébins, des organisations mafieuses européennes, des agents de l'ordre maghrébins censés défendre l'Etat et des islamistes qui rêvent de le détruire. L'appât effréné du gain a fait de ces membres des services de sécurité qui ont violé leur serment, des monstres schizophrènes qui contribuent à la réussite de ce trafic de drogue alors qu'ils sont payés pour le combattre et de ces islamises armés des menteurs invétérés, eux qui ont décrété le djihad pour instaurer la loi de Dieu sur la terre et qui vendent pourtant du kif à leurs coreligionnaires pour acheter des armes et finir de les exterminer.
Et comme pour confirmer que tout cet imbroglio n'en est pas un, il faut aussi savoir que, comme par hasard, d'anciens agents recruteurs pour l'Afghanistan à l'est de l'Algérie, notamment à Tébessa et El-Oued, sont des trafiquants patentés. Ils évoluent en toute transparence, fiers de leur statut de “parrains” et ne craignent pas de s'afficher avec des responsables de services de sécurité et des commis de l'Etat. Dans cette région de l'Algérie, où se pratique avec la Tunisie une gigantesque contrebande et où se côtoient et prospèrent pêle-mêle des membres des services de sécurité des deux pays, des hommes d'affaires, des hommes politiques, des prête-noms et des émirs du GSPC, une très grosse affaire d'évasion de capitaux vers des comptes douteux en Europe et ailleurs a été éventée puis... “oubliée” malgré son extrême gravité. Une partie de ces capitaux qui ont servi à la grande contrebande provient certainement du trafic du kif. Le fait que le GSPC ait la haute main sur le complexe trafic du kif, de la contrebande en tous genres et de l'évasion de devises étrangères vers ses comptes en Europe et ailleurs, n'est plus un secret. Mais il faut relever néanmoins que contrairement au Maroc, le pouvoir tunisien a réussi à imposer un “deal” incontournable, celui de la prohibition du trafic d'armes sur son territoire. Il a réussi aussi à contrôler très efficacement toutes les activités informelles avec l'Algérie et à tirer de très substantiels profits. Sa mainmise sur la friperie à destination de l'Algérie est significatif à cet égard. Le régime tunisien contrôle sérieusement tous les trafics qui se pratiquent sur son territoire, y compris celui du kif. Est-ce par crainte de la subversion ou par opportunisme ? Peut-être les deux à la fois.
C'est cela le Grand Maghreb du kif. Il faut savoir qu'il y a entre 20 et 30 millions de consommateurs européens qui s'adonnent régulièrement à cette drogue et qui lui consacrent un budget important. Les mêmes réseaux européens qui en pratiquent le trafic, sont généralement les mêmes qui dirigent celui des armes. Le kif marocain dont la demande est en expansion n'est pas prêt de se laisser détrôner dans le marché européen du fait de sa qualité mais surtout de la proximité du Maroc. Des trafiquants algériens, alléchés par de meilleurs profits, affichent des velléités de se lancer dans la production. Il suffit de peu pour que toutes les conditions soient réunies. Un réaménagement de la carte maghrébine du kif est même à envisager très sérieusement.
D. B.


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