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L'ONU à la croisée des chemins
CRISE IRAKIENNE
Publié dans L'Expression le 19 - 02 - 2003

La guerre que projettent les Etats-Unis met en jeu l'existence même de l'ONU.
Les choses sont maintenant allées tellement loin, avec comme retombées immédiates les divisions exacerbées dans les rangs arabes et européens, que c'est l'existence même des Nations unies, dans leur forme actuelle, qui est mise en jeu.
La crise irakienne rappelle, par maints de ses aspects, celle d'entre les deux Guerres, qui a mis un terme à la Société des Nations (SDN) prédécesseur de l'Organisation des Nations unies. Le monde est arrivé aujourd'hui à une étape et à un tournant qui mettent en cause l'ensemble de l'architecture qui donne sa raison d'être à l'organisation internationale crée après la seconde Guerre mondiale.
Surpuissants, hégémoniques, n'entendant pas être limités dans ce qu'ils estiment être leurs prérogatives, les Etats-Unis agissent comme un Empire auquel tous les pays doivent obéissance et soumission.
Aussi, la présente crise est-elle un test pour Washington dans lequel les Etats-Unis veulent faire plier à leur diktat le reste du monde, y compris les Nations unies. Surtout les Nations unies, car il est patent que si les Etats-Unis ne veulent pas la disparition pure et simple de l'organisme international, il travaillent en revanche à en faire un instrument de leur domination sur le monde. Et c'est cette prétention qui fait aujourd'hui agir les grandes puissances lesquelles craignent, à leur tour, de rentrer dans le rang.
En effet, il faut s'entendre sur le fait que, à l'exception notable de l'Allemagne -d'ailleurs isolée dans son refus de la guerre contre l'Irak avec ou sans l'ONU-, les grandes puissances ne sont pas en vérité opposées à une guerre contre l'Irak, mais exigent que celle-ci soit du fait d'une résolution de l'ONU, c'est -à-dire avec l'accord, incontournable, des membres permanents disposant du droit de veto.
Et ce droit de veto, qui est le signe de la puissance de ces Etats (notamment la France, la plus engagée contre une guerre unilatérale contre l'Irak) vacille dangereusement sous les coups de boutoir de la Maison-Blanche, qui veut s'imposer comme seul recours de la guerre et de la paix dans le monde, prérogatives jusqu'ici dévolues uniquement à l'ONU, conformément à sa charte fondatrice et au chapitre 7 de cette même charte.
Admettre une guerre que rien, aujourd'hui, ne justifie, c'est accepter que l'ONU renonce à ses privilèges de garant de la paix et de la sécurité dans le monde, au bénéfice d'un Etat, aussi puissant soit-il.
C'est accepter aussi que cette institution rétrograde au rang de simple chambre d'enregistrement et d'exécution, recevant ses ordres de Washington. C'est là l'un des objectifs stratégiques de la Maison-Blanche qui souhaite prendre directement en main les destinées de la planète, tout en agissant sous le couvert d'une ONU dévitalisée et mise à la botte, à laquelle aurait été enlevée sa dernière parcelle de pouvoir.
Si des grands pays défendent l'ONU, c'est d'abord en pensant à leur propre sort et position dans l'échiquier mondial futur. L'autre objectif des stratèges américains c'est incontestablement le pétrole irakien, projet qui ne peut être mis à exécution qu'avec le changement du régime irakien.
Il faut noter que les Etats-Unis ne se suffisent pas du seul désarmement de l'Irak et ont d'ores et déjà établi tout un programme d'occupation du pays avec en point d'orgue l'installation d'un gouvernement militaire américain à Bagdad. Car si les intentions de Washington étaient saines et dénuées de toute convoitise sur ce pays, et si une occupation de ce pays s'avérait nécessaire, l'ONU était alors l'organisme le plus apte et le plus adapté pour ce faire.
Or, les Etats-Unis ont, dès la fin de la guerre du Golfe, mars 1991, instauré des zones d'exclusion au Nord et au Sud de l'Irak en contravention totale avec la charte de l'ONU. Les frappes militaires contre ce pays le sont également sans l'à-valoir du Conseil de sécurité de l'ONU. Les Etats-Unis veulent gouverner directement ce pays, -ce qui ressort des dernières déclarations de la conseillère présidentielle à la sécurité, Condoleezza Rice, du secrétaire d'Etat Colin Powell et du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, notamment-, après avoir échoué à mettre sur pied une opposition irakienne qui aurait été le paravent idéal pour gouverner sous les directives de Washington.
De fait, même le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, habituellement peu combatif, est sorti récemment de son mutisme pour mettre en garde contre le non-respect des règles régissant l'ONU. Un avertissement à peine voilé à Washington, mais cette intrusion dans le débat, du secrétaire général de l'ONU, s'assimile plus à un combat d'arrière-garde, car l'autonomie et la raison d'être des Nations unies dépendent essentiellement de l'engagement de la communauté internationale à défendre une institution irremplaçable.
Ce qui a été le cas pour la société civile mondiale qui a montré dans les gigantesques manifestations de samedi dernier, contre la guerre en Irak, son refus de l'hégémonie américaine sur le monde et, partant, la mise en marge de l'ONU instrument de stabilisation et de préservation de la paix et de la sécurité dans le monde.


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