Discret, le nouveau Guide d'Alger paru aux éditions Ad-Diwan en format de poche est tout simplement remarquable. La couverture du livre, sobre et éclairée par une aquarelle sur la Casbah du jeune artiste Aziz Kacimi, est le premier argument en faveur de ce produit. Les 336 pages restantes ne déméritent pas ; huit chapitres richement illustrés et des commentaires savamment sélectionnés, qui font appel, chose intelligente, aux témoignages de visiteurs illustres d'Alger. L'éclairage historique, premier chapitre de cet ouvrage, va plus loin que le classique 1830. Après la petite évocation de ce que fut la contrée du temps des rois numides, c'est à Léon l'Africain que revient l'honneur d'inaugurer la ballade dans le temps que nous propose le Guide. Tout commence en 1510 avec le siège espagnol et l'arrivée à la rescousse des frères Barberousse. Les impressions d'artistes, d'écrivains et de voyageurs qui ont vu leurs sens s'éveiller au contact de cette ville pittoresque, pleuvent et donnent l'image poétique d'une cité baignée de lumière et de couleurs, d'un peuple chaud et d'un génie architectural à l'image de ses habitants. Des documents historiques, comme l'unique photographie du palais de la Djenina avant sa destruction, réalisée en 1857 par Jean-Baptiste Alary, consacre la valeur scientifique de ce livre. Plus qu'un simple guide, l'ouvrage rétablit «un certain nombre de vérités quant au degré de civilisation qui prévalait, il y a plus d'un siècle et demi quand l'Europe découvrait ce qui s'appelait encore El Djezaïr» Les concepteurs ont, après ça, entrepris la découverte d'Alger selon leur vision et c'est sur la Casbah, monument authentique de la vie de cette cité, qu'ils ont focalisé toute leur attention. Ce patrimoine qui s'étiole de jour en jour sans qu'une réelle intention de le sauvegarder ne se manifeste. Un cahier entier est réservé aux musées parfois à ciel ouvert que compte la ville et ses environs, témoins de l'intense vie que la région a accueillie dans les différentes phases de son histoire. «Alger» fait partie d'une collection de six titres dont deux sur Annaba et Oran ont déjà vu le jour. Ghardaïa, Tlemcen et Constantine seront prochainement, promet l'éditeur, chez les libraires. Le Pocket-Guide d'Alger, pour reprendre la dénomination du concepteur, est très bien réalisé, trop bien peut-être pour être négligemment porté en poche. Riche en informations sur la ville et son histoire, le guide est cependant peu pratique.