Le brut a atteint les 40 dollars jeudi dernier à New York, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis octobre 1990, juste avant la guerre du Golfe, avant de redescendre en dessous de ce seuil psychologique et clôturer en baisse en fin de journée. Cette flambée du prix du brut était une réaction au discours du président américain George W.Bush, mercredi soir, et qui a fait croire aux investisseurs qu'une guerre contre l'Irak ne faisait plus aucun doute. En effet, à 16h35 GMT, le prix du brut de référence (light sweet crude) pour livraison rapprochée en avril valait 39,35 dollars le baril, en hausse de 1,95 dollar depuis la clôture de mercredi, journée au cours de laquelle il s'était déjà envolé de 1,64 dollar. «Je pense que le discours de George W.Bush mercredi est l'essence de cette hausse», a indiqué Jim Still, analyste de la maison de courtage Refco. «Il n'a pas parlé de si nous faisons la guerre mais quand nous la ferons ou après la guerre», a ajouté M.Still, estimant qu'il n'y avait plus à douter que les Etats-Unis mèneraient une action militaire en Irak. Cependant, certains analystes ont attribué en partie cette hausse à la faiblesse des stocks de pétrole américains. «Les réserves américaines sont extrêmement basses, notamment pour le fioul de chauffage», a indiqué Paul Horsnell, analyste à la banque JP Morgan. «La progression des prix du gaz naturel, qui a presque disparu des stocks, soutient également les cours du brut», a-t-il souligné. Mais selon les chiffres officiels du Nymex, le prix du brut est monté jusqu'à 39,99 dollars, (plus tôt, une offre de vente à 40 dollars s'était affichée mais n'avait pas été retenue comme valide) soit son plus haut niveau depuis la mi-octobre 1990. Pour rappel, à la mi-octobre 1990, le prix du baril de brut avait atteint 41,15 dollars. Un autre spécialiste a reconnu pour sa part que le marché restait très nerveux et imaginait des scénarios catastrophe qui perturberaient considérablement l'approvisionnement mondial en pétrole. En outre, l'Arabie Saoudite est capable de combler le manque de brut irakien en cas de guerre, a affirmé le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi, dans un entretien, hier, au Financial Times. Selon ce journal, les propos du ministre saoudien traduisent le manque d'enthousiasme des pays producteurs du Proche-Orient à envisager de recourir à l'arme du pétrole en cas de guerre, comme l'a suggéré le Premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad. Enfin, l'Irak et l'Opep ont donné des assurances sur les approvisionnements en pétrole. Le président irakien Saddam Hussein a exclu de brûler ses puits de pétrole en cas d'invasion américaine, alors que l'Opep a réaffirmé qu'elle agirait pour combler une quelconque pénurie de brut en cas de guerre en Irak.