L'attaque verbale est lancée en présence du journaliste et du cameraman de l'Unique. Lors d'un sit-in féminin en solidarité avec l'Irak le Cheikh Djaballah s'en est vertement pris à l'Entv qu'il accuse d'être à la solde des censeurs et des commanditaires de l'information. L'attaque verbale est lancée en présence du journaliste et du cameraman de l'Unique et également de la rivale de cette dernière KTV, venue également couvrir cette manifestation jeudi après-midi. Le cheikh tient rigueur à l'Entv de n'avoir pas retransmis les images auxquelles ont droit les citoyens et ce, lors de ses sorties médiatiques en faveur de l'Irak martyr, notamment les rassemblements populaires organisés lundi et mardi derniers respectivement à Biskra et Ouled Djellal, où l'Entv, bien que présente, n'a pas jugé utile de diffuser les images de ces manifestations signées par le MRN. «Cela fait belle lurette que nous en avons terminé avec l'action clandestine et nous exprimons nos positions en toute responsabilité». Cette incartade verbale est venue après un exposé où le cheikh a descendu en flammes les USA qu'il qualifie de plus grand terroriste au monde servant avant tout les intérêts sionistes. Non sans acculer, également, certains pays musulmans «achetés» par l'administration Bush en échange d'intérêts mesquins. Particulièrement, ceux qui offrent leur sol à l'armada US qui se déploie aux portes de l'Irak, notamment, la Turquie et le Koweït. Mais les salves verbales de Djaballah n'ont pas épargné, non plus, la majorité des pays arabes dont il qualifie les gouvernements d'hypocrites et de non élus démocratiquement par leur peuple: «Ils sont le fait du pouvoir héréditaire, de la fraude électorale ou pire placés par les tanks. Ils sont la parfaite illustration de la dislocation des liens légitimes entre les peuples et leurs dirigeants». Interrogé sur les positions courageuses de la France et de l'Allemagne au Conseil de sécurité de l'ONU et qui les mettent en porte-à-faux par rapport aux faucons de Washington, Djaballah reconnaît leur valeureux «veto» néanmoins, il met en garde contre les retombées de cette bravoure que ces pays risquent de payer au prix fort par la suite. Revenant sur les motifs qui poussent les USA à imposer un déluge de feu en Irak, Djaballah soutient que l'Amérique respire le mensonge et qu'elle n'est pas à sa première exaction. «La violence fait partie de la nature même des Etats-Unis, qui, durant 50 ans, ont à leur actif plus de 200 interventions musclées, entre attaques et coups d'Etat fomentés. L'Irak n'a jamais détenu l'arme de destruction massive et si c'était le cas, les USA ne se seraient jamais aventurés dans ses eaux territoriales». Djaballah regrette l'absence de la rue arabe dans la communion mondiale pour la paix, mais dit que ce n'est que partie remise. Il salue les 60% de colombes qui s'opposent à la guerre au sein même de pays qui mènent tambour battant la logique de guerre de Sharon, Blair et Bush. C'est qu'ils ont encore en mémoire les scénarios terribles de la Première et de la Seconde Guerres mondiales. Non à un Nagasaki et Hiroshima-bis en Irak, conclut le cheikh dont le programme s'inspire du Coran et de la jurisprudence des oulémas.