Leurs camarades sont plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. L'université d'Alger poursuit sa descente aux enfers. L'apaisement graduel de la situation évoquée dimanche dernier par le ministre de l'Enseignement supérieur n'est pas perceptible sur le terrain. Aujourd'hui, des étudiants de l'Institut des sciences de l'information et de la communication, comparaîtront devant le juge d'instruction près le tribunal de Bir Mourad Raïs. Cela, suite à la plainte déposée contre eux par le doyen dudit institut, M.Ahmed Hamdi, les accusant de l'avoir pris en otage durant la nuit du 10 au 11 janvier. Pour rappel, pendant cette nuit, les étudiants de l'Isic avaient organisé un rassemblement au sein du campus au cours duquel ils ont exigé la libération inconditionnelle de l'étudiant Hamitouche Merzouk. Ce dernier, ainsi qu'un autre étudiant, croupissent toujours à la maison d'arrêt d'El-Harrach, en attendant d'être entendus par le juge d'instruction. Rappelons, que tout a commencé suite à la ferme décision des étudiants protestataires de passer la nuit au sein de l'institut. Ce qui a amené le recteur de l'université d'Alger a faire appel aux forces de sécurité. Lesquelles ont procédé à une vaste opération de «chasse» qui s'est soldée par l'arrestation de 22 étudiants. Donc, depuis cette fameuse nuit, les étudiants sont pris dans l'étau de ce qu'ils qualifient de «harcèlement judiciaire». D'ailleurs, avant-hier, deux étudiants ont comparu devant le juge d'instruction du tribunal de Bir Mourad Raïs. Contacté hier par nos soins, le recteur de l'université d'Alger, Tahar Hadjar, a affirmé que les «22 étudiants ne sont pas poursuivis en justice» et que «la plainte déposée par le doyen était verbale». Concernant ce qui a été rapporté hier par certains organes de presse faisant état de la suspension de plaintes déposées contre les étudiants, notre interlocuteur a déclaré laconiquement: «Ils ont mal compris.» Hadjar a ajouté que les plaintes déposées ne concernaient que les trois étudiants ayant «saccagé le bureau du directeur de la cité universitaire Taleb Abderrahmane de Ben Aknoun, et l'un d'eux est étudiant à l'Institut des sciences de la mer». «Donc, nous ne pouvons rien faire pour eux, du moment qu'ils n'appartiennent pas à l'université d'Alger. Et les plaintes n'ont pas été déposées par nos responsables mais par ceux de l'Onou», poursuit notre interlocuteur. «C'est faux» rétorque le Collectif autonome des étudiants de l'université d‘Alger. «Le doyen a déposé une plainte contre 20 étudiants accusés d'attroupement illégal. Deux autres, en l'occurrence Babi Achour et Ladjimi Farid sont accusés de destruction de biens publics.» La liste a été établie sur la base du procès-verbal de la réunion tenue le 05 janvier 2005 en présence de ces dix étudiants et les représentants de l'administration de la faculté, en l'occurrence M.Hamedi Ahmed, doyen de la faculté , M.Benzaoui, vice-doyen chargé de la pédagogie , M.Dridi, chef de département des sciences politiques , M.Boudjimi Ahmed, chef de département du journalisme , M.Ghars, responsable de la bibliothèque et M.Lachheb Messaoud, secrétaire général. Les deux parties se sont retrouvées dans le but de trouver une issue à la crise. Cependant, les responsables sus-cités ont demandé aux étudiants, avant toute négociation, de suspendre la grève déclenchée le 14 décembre 2004 au niveau de la faculté. Mais après concertation, les étudiants ont signifié clairement leur refus. Ainsi donc, les étudiants sont plus que jamais déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. D'ailleurs, des rassemblements et des sit-in seront observés aujourd'hui dans la majorité des facultés de l'université d'Alger en guise de solidarité avec les étudiants arrêtés et ceux qui comparaîtront devant le juge.