La rue parle de la marche des délégués, vendredi prochain, à Alger, et à l'issue de laquelle la plate-forme d'El-Kseur sera remise au Président de la République et non au Chef du gouvernement A l'issue du conclave interwilayas qui s'est tenu à Fréha, les délégués des ârchs ont, apparemment, adopté un code de conduite à leur structure, une sorte de serment de fidélité constitué de onze points, dont nous citons, entre autres, l'engagement des délégués à: honorer le sang des martyrs du printemps noir, ne pas utiliser le mouvement à des fins partisanes, ne pas accepter un poste politique quelconque, respecter l'esprit pacifique du mouvement, ne pas faire de déclaration médiatique au nom de l'interwilayas, etc. Ces points sont, à proprement parler, une ligne de conduite à respecter afin de ne pas assimiler les intérêts personnels à ce mouvement. Par ailleurs, la rue de Béjaïa parle de la marche des délégués des ârchs, vendredi prochain, à Alger, et à l'issue de laquelle la plate-forme d'El-Kseur sera remise au Président de la République et non pas au Chef du gouvernement. La divergence de points de vue persiste. Pour les uns, la main tendue du Président est un prélude à un aboutissement favorable, une preuve que le gouvernement a jugé ces revendications légitimes et démocrates. Pour les autres, le doute et l'appréhension quant à l'issue d'une telle décision semblent l'emporter. Omar, étudiant, nous dira: «La décision d'organiser une marche des délégués vers la présidence prouve que le mouvement maintient sa position quant aux revendications de la plate-forme d'El-Kseur. Le Président de la République a jugé opportun la remise de cette plate-forme. Un dialogue et des négociations sont attendus en perspective...» «Moi, ce que je crains le plus, c'est que cette marche - pacifique - dégénère comme les précédentes, ou n'aboutisse pas... La main tendue du Président nous renseigne à plus d'un titre sur la volonté d'un dialogue sain et sans violence... Aux délégués de savoir jouer cette carte... difficile on le conçoit, mais non impossible», déclare Nacer. La décision prise par les ârchs d'accepter l'offre du Président demeure donc entre le marteau et l'enclume. Les citoyens de Béjaïa, entre le doute et l'appréhension, en attendant vendredi, adoptent le «wait and see» et espèrent que ce 5 octobre leur apportera le dénouement tant espéré.