L'habitat, secteur névralgique, revêt dans la région un caractère particulier. Connue pour receler plus de 30.000 habitations précaires, la wilaya a bénéficié d'un programme consistant dans le cadre du RHP (Résorption de l'habitat précaire). Avec 10 sites implantés dans différentes localités de la wilaya, la Banque mondiale et ses représentations locales ont voulu donner à la wilaya de Bouira un maximum d'alternatives pour atténuer la crise de plus en plus persistante. Si pour l'ensemble des projets, les taux d'avancement diffèrent de 10 à 80 %, le site de Ouled Bouchia, inscrit du temps de l'ancienne APC, n'arrive toujours pas à voir le jour. Au départ, une histoire de liste que les élus de l'époque n'avaient pour on ne sait quelle raison, pas confectionnée. Ce fait sera à l'origine de la décision des pouvoirs centraux d'annuler le projet. Le rôle actif du directeur de l'urbanisme et des autorités locales permettra la relance et le maintien du site. Les études, le choix du terrain et la formule à adopter sont au stade final. Dans un autre contexte, la wilaya continue à voir des logements promotionnels se détériorer pour cause de mévente. L'OPGI qui enregistre un manque à gagner estimé à plusieurs millions n'a pas le pouvoir d'adopter une quelconque solution pour mettre un terme à une telle situation qui relève de l'autorité centrale. Qu'attend le ministère pour reconvertir ces unités sujettes à diverses formes de sabotage? L'occupation illicite de la majorité de ces logements par les squatters lors des événements du dernier printemps est une situation qui doit faire réfléchir nos responsables et à leur tête notre wali. Est-il suffisant dans ce cas de figure de saisir les hautes instances par un ou plusieurs courriers, pour penser que la responsabilité ne nous incombe pas? Le phénomène des logements inoccupés prend une autre dimension quand on sait qu'en plein centre-ville du chef-lieu, sous les fenêtre des bureaux des responsables, à la cité Gouizi, des citoyens et citoyennes vivent dans des conditions indignes d'un pays indépendant. Ce même phénomène relève de l'aberration quand on connaît les difficultés rencontrées pour trouver un terrain et y domicilier des projets d'utilité publique. En marge de ces déficiences, un autre fait est venu s'y greffer: le terrorisme à l'origine d'un vaste mouvement d'exil et du déplacement des familles vers les centres urbains. Bouira ne dérogera pas à la règle. La demande montera crescendo. La spéculation aussi. L'addition de ces paramètres compliquera davantage le problème qui, au fil des années, s'accentuera pour devenir insoluble. Hormis la formule de la location-vente, rien qui soit conforme aux spécificités de la wilaya, n'a été envisagé. Ni le LSP ni l'aide à la construction rurale...ne sont arrivés à venir à bout d'une demande de plus en plus croissante. Le quota attribué dans le cadre de la location-vente est minime, 300 unités pour plus de 5000 demandes. Là, il est plus qu'impératif d'augmenter la quantité. Devant ce dilemme où la demande est énorme et l'offre minimale, Bouira espère un jour bénéficier de plus d'attention, sachant que dans quelques années, avec l'autoroute, elle sera une banlieue de la capitale.