«Au lancement du réseau GSM, l'administration des postes et télécommunications avait une démarche administrative et pas du tout commerciale. Ce que nous allons faire, s'est justement inverser cette logique, pour la simple raison qu'en tant qu'entreprise économique nationale, il est vital pour nous de faire des bénéfices», soutient M.Chettih qui nous a affirmé que tout sera mis en oeuvre pour prendre la place de leader sur le marché des télécoms en Algérie. Née il y a à peine 2 mois, Algérie Télécom part tout de même avec quelques atouts par rapport à son concurrent de l'heure, sur le marché de la téléphonie mobile et prend une longueur d'avance en ce qui concerne la téléphonie fixe, où elle dispose déjà du monopole. Face à Orascom, Télécom Algérie, l'opérateur historique, malgré un retard accumulé dans son réseau de clientèle, bénéficie tout de même d'un préjugé positif au niveau des consommateurs et donc potentiels clients, du fait d'une couverture du territoire national plus efficiente que son concurrent direct. M.Chettih, conscient de cet état de fait, estime que l'avance prise par OTA peut facilement être comblée, au sens que le produit d'Algérie Télécom parle déjà pour lui-même. «Malgré nos insuffisances, il est incontestable que le réseau d'Algérie Télécom a démontré son efficacité, et nous sommes confiants quant à l'écoulement des 500.000 nouvelles lignes que nous mettrons d'ici peu sur le marché», nous dira le P-DG d'AT. Le premier responsable de l'opérateur historique de téléphonie en Algérie n'a pas pour autant l'intention de se contenter d'inonder le marché seulement. Pour ce faire, M.Chettih entend lancer une grande opération de marketing. A ce propos, notre interlocuteur reconnaît qu'à ce jour, la communication commerciale a été le parent pauvre du secteur qu'il dirige. «Au lancement du réseau GSM, l'administration des postes et télécommunications avait une démarche administrative et pas du tout commerciale. Ce que nous allons faire, s'est justement d'inverser cette logique, pour la simple raison qu'en tant qu'entreprise économique nationale, il est vital pour nous de faire des bénéfices», soutient M.Chettih qui nous a affirmé que tout sera mis en oeuvre pour prendre la place de leader sur le marché des télécoms en Algérie. Aussi, nous a confié notre invité, tous les atouts d'Algérie Télécom seront exploités à fond, dans une stratégie de communication agressive, en tenant compte de la réalité du marché et de la concurrence. Un projet complet commandé par cet opérateur à une filiale de France Télécom, destiné justement à produire une stratégie de gestion globale, intégrant tous les aspects, est actuellement en cours. Le document en préparation, et qui a coûté, selon notre interlocuteur, la bagatelle de 22 millions d'euros, permettra à Algérie Télécom de disposer d'un outil moderne à même de corriger toutes les imperfections constatées ici et là que ce soit au plan de la facturation des lignes fixes et GSM ou de l'élaboration d'un plan de marketing capable d'installer l'entreprise sur la plus haute marche du podium dans son secteur d'activité. Interrogé sur sa politique de vente et celle de prix qu'il compte pratiquer quant au GSM après le lancement des nouvelles lignes, le P-DG n'a écarté aucune idée par rapport à une réelle offensive tous azimuts. Aussi, est-il question d'étoffer au maximum son réseau commercial, en recourant, pourquoi pas, aux agences agréées pour la commercialisation de ces produits. De plus, le P-DG annonce une très probable diminution du prix de la puce, un autre argument que veut faire jouer AT pour rattraper son retard. Cependant sur cette question précisément, le premier responsable de la SPA refuse de donner la nouveau coût d'une ligne GSM pour la simple raison, dit-il, que l'évaluation définitive du lourd investissement consenti par Algérie Télécom n'est pas encore totalement arrêté. Plus important que tous ces aspect, M.Chettih affirme, d'une manière tout a fait sûre, qu'aucun licenciement ne sera opéré dans son entreprise. Mieux, tous les vacataires de l'entreprise ont été de facto permanisés, et au vu de l'investissement en cours et à venir, M.Chettih annonce le recrutement, dans les mois à venir, d'au moins un millier de personnes. C'est dire que l'entreprise publique née de la réforme des postes et télécommunications est bien partie pour constituer l'un des employeurs les plus importants des deux prochaines années.