Pour sa dernière étape algéroise, le président français, Jacques Chirac, a visité, hier matin, l'usine Michelin-Algérie de Bachedjarah, à l'est d'Alger, avant de se diriger vers Oran, dernière escale de sa visite d'Etat. L'usine Michelin-Algérie, présente en Algérie depuis 1963, n'a été rouverte, faut-il le rappeler, qu'en octobre dernier, après une quasi-fermeture «forcée» de plus de neuf ans, période la plus sanglante du pays. En effet, durant cette période, l'usine a maintenu 70 personnes, sur les 520 qu'elle employait, afin «d'assurer la maintenance des équipements». La raison est que les dirigeants de ce monstre du pneumatique (n° 2 mondial) n'ont «jamais abandonné l'idée de revenir en Algérie». C'est, donc, tout un «symbole dans la coopération bilatérale», auquel Jacques Chirac a tenu à rendre hommage, en compagnie de M.Ouyahia, représentant personnel du chef de l'Etat. Implantée sur un site de 14 hectares, l'usine, qui emploie actuellement 350 personnes, produit annuellement, selon le P-DG du groupe, «250.000 pneumatiques pour les poids lourds dont 60% de ce volume sont destinés à l'exportation et le reste au marché national algérien». Parallèlement, son champ d'intervention s'étend sur d'autres activités corollaires, telles que «la vente de caoutchouc pour les usagers, la pièce de rechange et accessoires, ainsi que les opérations industrielles et commerciales en rapport avec le pneumatique». D'ici à 2005, Michelin-Algérie compte faire passer sa part de marché de 10 à 20 %. La marque a sans nul doute «un certain» retard à rattraper lorsqu'on sait que sa part dépassait, avant sa fermeture en 1993, les 50%. Un pari difficile? Pas sûr pour ce n°2 international, qui dispose d'une part de marché mondial de 19%, se classant juste après Bridgestone (19,8%). Le groupe est, en effet, solide. Créé le 28 mai 1889 à Clermont-Ferrand, il emploie actuellement quelque 130.000 personnes, réparties sur 170 pays. Avec ses 80 sites de production dans différents pays, Michelin a commercialisé pas moins de 36 200 produits. Son chiffre d'affaires, consolidé en 2001 a été de 15,775 millions d'euros. Si sa part de marché est de 31% en Amérique du Nord et 29% en Europe, où il réalise 87% de son chiffre d'affaires, au Moyen-Orient/Afrique il ne détient que 6% du marché avec près de 13% de son chiffre d'affaires.