Le MSP retrouvera les rues d'Alger jeudi en solidarité avec le peuple irakien. Nahnah voulait sa marche de solidarité avec le peuple irakien et il a fini par l'avoir après une semaine de médiatisation de «la répression de la police» contre ses militants lors de la première tentative. Selon des sources crédibles, le ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, a fini par céder au matraquage des partis politiques qui veulent, coûte que coûte, casser l'interdiction de marche dans la capitale depuis plus d'une année. En effet, l'accueil réservé aux quelques militants répondant présent à l'appel de Nahnah, n'avait pas été au goût du MSP, qui en avait fait une carte de pression contre le pouvoir à l'occasion de la visite de Jacques Chirac. Le parti du cheikh Nahnah avait tiré à boulets rouges sur le pouvoir traitant la décision d'interdiction des marches à Alger de «mesure liberticide». Il a, par la même occasion, critiqué l'attitude passive de la diplomatie algérienne vis-à-vis de la question irakienne. Les réquisitoires répétitifs contre le gouvernement ont été émis dans une période bien choisie puisqu'ils coïncidaient avec l'arrivée du président français et l'ouverture de la session extraordinaire des deux Chambres parlementaires. La levée de l'interdiction de marche dans les rues, si elle se confirme, ouvrira les portes aux autres formations politiques en vue de faire des démonstrations de force. La menace d'une guerre contre le peuple irakien est une occasion inespérée pour les formations politiques en léthargie depuis plusieurs mois. Avant la marche avortée de Nahnah, Louisa Hanoune avait tenté par deux fois d'organiser une manifestation à la place du 1er-Mai pour se solidariser avec le peuple irakien et dénoncer l'Etat d'urgence qui frappe la plupart des pays arabes privant ainsi leur peuple de liberté d'expression. A ce titre, une levée éventuelle de l'interdiction, tel que rapporté par plusieurs médias, a ouvert la voie à de nombreuses interrogations, notamment savoir si les marches seront permises à ceux qui veulent manifester pour le peuple irakien uniquement ou bien pour tout le monde. Tout porte à croire que sous prétexte de l'ordre public, les demandes d'organisation de marche seront traitées au cas par cas. Une hypothèse qui n'a pas été écartée par des sources du ministère de l'Intérieur.