La neutralisation de Houti annonce déjà des redditions. Comme nous l'avons annoncé dans notre édition de lundi dernier, le cadavre déposé à la morgue de l'hôpital de Ksar El-Boukhari vient d'être formellement identifié: il s'agit bel et bien de l'émir M'hamed Houti activement recherché depuis 1993. Réputé être un tireur d'élite, il occupait la seconde place dans la hiérarchie du Groupe sunnite pour la prédication et le djihad (Gspd) après l'émir national Abdekader Saouane. Originaire de Draâ Tmor (Zoubaïria), âgé de 35 ans environ, Houti excellait dans la guerre de l'ombre et du «caméléonage», où plus rien ne permettait de distinguer le maquis et les trappes urbaines. C'est particulièrement vrai, puisque ce chef de zone, inscrit comme tel sur une liste noire des services de sécurité, jouait sur les perpétuels passages de montagnes en forêts, de douars en villes où il raflait argent, nourriture et des jeunes pour les envoyer dans ses camps d'entraînement. Houti avait, également, des agents de liaison qui connaissaient le terrain, avaient des points de chute urbains aux côtés d'un groupuscule spécialisé dans les opérations ponctuelles et d'éclat avec des objectifs précis comme ce fut le cas des assassinats du ramadan dernier qui avaient coûté la vie à deux militaires (Boghar), un patriote (Ksar El-Boukhari), deux policiers (Berrouaghia), et la récente embuscade avortée de Ouled Bouachra (40 km de Médéa). Pour la plupart issus de Boghar et de Ksar El-Boukhari, les sbires de Houti étaient basés entre Ouled Antar et Gouïa (Zoubaïria) tandis que d'autres se terraient au coeur des villes en opérant des incursions épisodiques dans certains quartiers éloignés du centre. Détenant des informations très précises sur les derniers mouvements de l'émir Houti avant d'être localisé sur les hauteurs de la Zaouia (Ksar El-Boukhari) où il s'apprêtait, disent nos sources, à planifier de nouvelles attaques avec Moumen, Bencheriet et Banamar Farid - noyau de Ksar El-Boukhari. Les forces combinées, ajoutent nos sources, y ont déclenché une offensive sur deux fronts qui a permis l'élimination de Houti alors que deux de ses acolytes ont pu prendre la fuite à la faveur de la nuit. De cette opération coup-de-poing des forces combinées, une certitude se dégage d'ores et déjà: le groupe de M'hamed Houti, extrêmement démuni et à bout de souffle, connaîtra dans les jours qui viennent des redditions en série.