Comme nous l'avions signalé dans nos précédentes éditions, les mouvements croisés dans les massifs de Taguensa, Djbel Echaour et Ouled Hellal augurent des attentats terroristes que le GSPC de l'émir Saouane s'apprêtait à perpétrer. En effet, et même si l'information n'a pas circulé, trois jours avant le début du Ramadan, les criminels, qui sont toujours à l'affût des forces de sécurité au coeur des massifs de Derrag (50 km au sud-ouest de Médéa), ont déposé quatre bombes de fabrication artisanale sur les tronçons routiers reliant Khemis à Derrag, et Kherba-Ouled Hellal. Ces bombes destinées aux convois militaires en patrouille n'ont heureusement pas fait de victimes parce qu'elles furent découvertes et désamorcées par les artificiers à tant. Jeudi dernier, Saouane récidive avec une embuscade tendue aux éléments de l'ANP au pied de Djbel Ellouh, ancien bastion de la wilaya IV historique et couloir naturel stratégique mettant en communication la wilaya de Médéa avec Aïn Defla par Ouled Hela, Aïn Lachiakh et Oued Chorfa. Bilan provisoire: un militaire tué et dix autres blessés dont cinq jugés graves. Côté Gspc, les pertes seraient importantes et se mesureraient à l'étendue des mares de sang laissées par la katiba de Saouane. Cette reprise des attentats sur l'axe Khemis Derrag -Theniet El Had ira, dit-on, en s'intensifiant car outre ses cent cinquante éléments, le Gspc a enregistré vingt nouvelles recrues dont quatorze originaires de Ksar El- Boukhari. En outre, des sources concordantes font état de terroristes venus de Tiaret pour se mettre sous la bannière de Saouane qui vient de passer à une nouvelle stratégie depuis l'élimination de son bras droit, H'bel, et la rébellion de son ex-chef de zone, en l'occurrence Houti, signalé dans la forêt de Ouled Antar à la tête d'une quinzaine de sanguinaires. Ainsi, ajoutent des sources au fait de la situation sécuritaire, il y a modification des circuits et des points de chute: des changements fréquents de casemates, les recrutements grâce à des réseaux activant dans une étanchéité totale au coeur même des villes et villages surtout après la reddition de Belabès et Loucif. Voilà trois mois, le Gspc a même réussi une infiltration à Ksar El- Boukhari où le groupe de Medjnoun (six à huit individus) a signé, il y a trois semaines, deux incursions repoussées et l'assassinat d'un GLD au quartier Rambaud. Des témoignages parlent également de la réactivations des rescapés du GIA de Mongorno, M'fatcha et Moudjbeur dans le but de reconquérir la zone sud ouverte par Houti. Par ailleurs, il semblerait qu'un rapprochement entre le Gspc de Saouane et Katiba El Ahouel d'El- Afghani qui compte quelques deux cents terroristes a été scellé pour faire un double contrepoids à Hassan Hattab et à Antar Zouabri. On évoque même des lendemains meurtriers entre ces factions rivales pour le leadership national. Mais le plus dangereux reste le second cercle formé par les alliances de soutien évoluant dans une immersion totale en vertu du deal passé entre Saouane et certaines zones rurales disséminées à travers les wilayas de Médéa et de Aïn Defla. «L'enclave et la peur aident à comprendre les racines de la complicité», explique un riverain.