Convoquée en urgence pour l'installation des deux vice-présidents de l'APW et les différentes commissions extra-APW, cette session ne s'est pas tenue hier, faute de quorum. En effet, les élus FFS ont tout simplement décidé de boycotter cette session qu'ils jugent «inopportune» lui préférant une session ordinaire pour «débattre de la situation générale de la wilaya». C'est en tout cas les raisons invoquées lors du point de presse tenu en parallèle par M.Djamal Atta, chef du groupe FFS à l'APW. Il s'étalera longuement sur le problème de cette institution depuis son élection en 1997. «Le dernier bilan remonte à 1999» précise-t-il avant d'ajouter: «L'ordre du jour de cette session est complètement déconnecté de l'urgence de la situation actuelle.» Pour l'orateur, cette session n'est pas importante, ce n'est pas du tout l'urgence de l'heure avant de conclure: «L'opportunité est pour une session ordinaire, car nous avons besoin d'un bilan sur la situation de tous les secteurs de la wilaya.» Conscient de l'importance de leur action qu'ils qualifient «d'acte politique», les élus FFS comptent introduire une demande officielle pour la tenue d'une session ordinaire. De leur côté, les élus du RCD, par la voix de M.Meziane Belkacem, se déclarent très surpris, avant d'accuser les élus FFS de blocage de l'APW. «Nous déplorons ce boycott sans raison», dit-il avant d'expliquer que «Béjaïa a besoin de débattre de ses problèmes». «Notre démarche, ajoute-il, consiste à introduire dans l'ordre du jour le problème relatif à l'APW et à la situation générale de la wilaya», dont le tableau présenté dans le document qui nous a été remis n'est pas reluisant. L'orateur n'a pas manqué de nous faire part de l'importance de cette session en ce sens qu'elle débloquera le conseil d'administration des secteurs sanitaires, ce qui, à ses yeux, est une urgence devant la situation que vit la région. Mouloud Messaoud, autre élu du RCD, n'y va pas par quatre chemins pour qualifier ce boycott d'«aveux d'échec déclaré dans la gestion de l'APW». En attendant, la situation, déjà fortement dégradée, risque de devenir insupportable si l'on n'en prend pas conscience rapidement. Le chef du groupe APW RCD saisit l'occasion pour interpeller les autorités pour une prise en charge sérieuse du problème du logement social. «Non seulement ceux qui sont construits ne sont pas attribués, mais ils sont aussi squattés», déclare-t-il avant de faire état des besoins dans ce domaine qui s'élèvent, selon l'orateur, à 30.000 logements. Alors qu'on croyait à la fin des luttes intestines qui caractérisent cette institution depuis son installation, c'est apparemment la recrudescence à laquelle nous ne manquerons pas d'assister dans les jours à venir. C'est en tout cas le sentiment partagé par tous ici à Béjaïa. Les problèmes des citoyens sont, de ce fait, relégués au second plan. Mais jusqu'à quand?