Il ne se passe plus un jour où l'on ne parle pas d'actes de violence. C'est devenu un rituel. La violence est entrée dans les us et coutumes de notre football. Le week-end dernier, on a appris que l'équipe de Souk Naâmane a été agressée à l'entrée de la ville de Aïn Babouche dans l'est du pays et a été empêchée de jouer. En outre, huit de ses joueurs ont été blessés. A Souani, dans la wilaya de Tlemcen, ce sont des actes de vandalisme qui ont eu lieu à la sortie du stade. A Bouira, ce sont les mêmes scènes déplorables qui ont eu lieu après le match entre l'équipe locale et celle de Aïn Bessem. Plus on avance dans le temps moins on voit des signes d'apaisement. Il y a incontestablement un problème de civisme chez nous accentué par une histoire de conditions sociales des plus déplorables qui tendent à alimenter les réactions hostiles des gens, notamment les jeunes. C'est dans ses causes que la violence se combat, cela est plus qu'une évidence. La FAF a pour seul moyen que celui de la combattre sur le côté sportif. C'est ainsi qu'elle est allée au-delà de la réglementation pour prononcer de lourdes sanctions à l'encontre des clubs de l'USBiskra et de l'ERB Hadjout. C'est en suivant cette décision et les recommandations du patron du football algérien. M.Mohamed Raouraoua, que la Ligue nationale s'est chargée des dossiers de discipline sur le même thème. D'où les mêmes lourdes sanctions prononcées à l'encontre de la JS Kabylie et du MCOran. Quand on adopte une démarche, il faut y rester fidèle faute de quoi toute entorse peut être assimilée à une malversation tendant à comploter contre les clubs sanctionnés. C'est ainsi que la semaine dernière, alors que tout le monde s'attendait à ce que le CRB et le NAHD subissent les foudres de la LNF, au moins autant que la JSK et le MCO, on apprend que la clémence a été de mise puisque les stades du 20-Août et de Zioui n'ont écopé que d'un seul match de suspension. Pour ce faire, la LNF dit avoir appliqué la réglementation en se fiant aux rapports transmis par les délégués des matches CRB-USMA et NAHD-RCK. Ce n'est pas la première fois que la Ligue nationale effectue une telle sortie. Il y a peu de temps, elle n'avait pu se prononcer sur le cas du stade de Béchar Djedid parce qu'elle n'avait pas encore reçu le rapport du délégué. Ce ne fut que 15 jours après le match incriminé, USBD-IRBS en l'occurrence, qu'elle se décida à suspendre le stade en question pour 2 rencontres. En cette circonstance, la LNF a commis un impair impardonnable. En effet, le match JSK-MCO, qui a valu au stade de Tizi Ouzou d'être suspendu jusqu'à la fin de la saison, s'était déroulé un lundi. Le lendemain, le bureau de la Ligue nationale s'était réuni et avait prononcé ladite sanction sans aucun document entre les mains, notamment le rapport du délégué du match. Rencontré il y a quelques jours, un membre du bureau de la LNF nous a dit qu'aucune décision n'était prise en se fiant à ce que raconte la presse. Comment alors a-t-on suspendu le stade de Tizi Ouzou sans aucune pièce administrative si ce n'est en se fiant aux commentaires de la presse et surtout aux images rapportées par la télévision? La Ligue nationale donne, ainsi, l'impression de verser dans l'improvisation et de voguer au gré des humeurs. A partir de là, elle ouvre la voie à toutes les spéculations même les plus dures à son encontre. C'est pourquoi un président comme Moh Chérif Hannachi ne se gêne pas pour la fustiger. A force d'atermoiements on finit par tomber sous le coup de la suspicion et on prête le flanc aux critiques les plus acerbes. La LNF doit revoir sa stratégie sans quoi elle pourrait ne plus rien valoir aux yeux des clubs.