La violence, dans et hors des enceintes sportives, se réinstalle avec son lot d'injures, d'actes de vandalisme et d'arrestations. Nos stades semblent se transformer en «ring» ou en jungle, où chacun fait sa loi. Et chaque ville et ses supporters sont devenus antisportifs. Qu'un arbitre se trompe, une faute non sifflée et c'est la pagaille, le hooliganisme à «l'algérienne». On casse tout, on agresse joueurs de l'équipe visiteuse, corps de sécurité... Des scènes apocalyptiques, inadmissibles que réprouvent la morale et la loi. Ces scènes deviennent de plus en plus fréquentes, avant, pendant, et après une rencontre sportive censée raffermir les liens d'amitié, de fraternité entre citoyens d'un même pays, parfois d'une même ville. Pourquoi est-on arrivé à cette situation de violence ? Les dirigeants de clubs et autorités locales semblent dépassés par ces événements qui menacent sérieusement l'ordre public et la stabilité du pays. A chaque journée de championnat, des «pseudo» supporters s'extériorisent d'une manière sauvage, indigne d'un être humain. Ces comportements ne sont pas relatifs, uniquement, aux contre-performances des clubs, mais à notre connaissance, ils sont dus à tout un processus de piétinement des textes et des règlements régissant le sport en Algérie depuis presque une décennie. Comment? D'abord, la majorité des clubs ainsi que certains représentants, au niveau local, des autorités sportives bafouent impunément les textes, en organisation des assemblées générales, ordinaires ou électives, «préfabriquées» introduisant des «trabendistes» à l'argent de provenance douteuse. Les autorités communales chargées du sport distribuent pour les clubs et le «pseudo président» élu «illégalement» l'argent du contribuable sans contrôle, ni bilan, pour se maintenir en poste durablement et les exemples pullulent. Les jeunes de la ville désoeuvrés, déboussolés et chômeurs ne sont pas dupes. Ils savent tout sur ce qui se passe dans leur commune, leur ville et leur équipe fanion. Donc, ils n'attendent que le jour du match pour... La suite, tout le monde la connaît: ce sont les services de sécurité, les commerçants, les petites gens de la ville qui encaissent les coups. Et quels coups! Que faut-il en conclure? Il faut absolument, et impérativement, agir et vite par l'application rigoureuse des textes législatifs et réglementaires et comme l'a signalé un confrère (voir papier de Smaïl Rouha), initier rapidement un projet de loi pour bannir à jamais cette violence de nos stades.