Dans un rapport accablant rendu public hier, le commissaire européen aux Droits de l´homme, Alvaro Gil-Robles, épingle la France sur ses problèmes endémiques de surpopulation carcérale, l´insalubrité des prisons et la situation déplorable des personnes écrouées. L´indignation n´est pas neuve. En 2000, deux commissions d´enquête parlementaire assimilaient les prisons à l´«horreur de la République». En 2003, le Comité antitorture (CPT) de l´Union européenne, via un rapport cette fois confidentiel, parle de «traitement inhumain et dégradant» pour les détenus. La même année, les mêmes critiques émaillent le rapport sur les conditions de détention de l´Observatoire international des prisons (OIP), qui fustige ces «dirigeants qui, au mépris du respect dû à la personne humaine, entassent [...] des personnes vulnérables dans des lieux où les conditions de vie sont indécentes».