Le campus sentait une drôle d'odeur. Celle de la politique. 15 étudiants ont été blessés lors d'affrontements survenus hier à 8h 30, au centre universitaire de Oum-El-Bouaghi, apprend-on de source locale. Selon plusieurs témoins, les affrontements ont opposé des étudiants originaires de Aïn Beïda et de Khenchela, armés de barres de fer, de couteaux et de pierres, ce qui a nécessité l'intervention des brigades antiémeutes pour rétablir l'ordre. Selon un étudiant, on compte trois blessés gravement atteints. La cause de cette bagarre remonte à jeudi dernier, après une altercation entre deux étudiants des deux villes, au sujet du contrôle des activités culturelles et scientifiques dans le campus. Exaspérés par ces affrontements aux relents purement partisans, les étudiants du campus craignent que les batailles ne prennent une tournure plus grave. Depuis plusieurs années, les étudiants de l'Ugel, de l'Unea et d'autres associations estudiantines, toutes tendances politiques confondues, se livrent à des luttes sans merci pour le contrôle des structures culturelles et scientifiques. Des structures devenues, par la force des choses, incontournables pour assurer un avenir politique même en cas d'échec scolaire. Plusieurs cadres de ces structures sont des étudiants depuis plusieurs années. Certains ont dépassé la quarantaine. Les affrontements dans les milieux universitaires ont fait des morts comme cela a été le cas à l'université d'Oran. Les véritables étudiants ont lancé un cri de détresse aux autorités pour sortir l'université algérienne des jeux politiciens.