Les suites de l'enquête prouveront le lien étroit entre l'organisation de Ben Laden et les groupes armés actifs en Algérie. Le lien entre Al-Qaîda de Ben Laden et les organisations terroristes activant en Algérie s'est précisé après le 11 septembre. La présence de nombreux Algériens parmi les personnes interpellées récemment en Angleterre confirme la cette thèse. Les services de sécurité de Lakhdaria viennent de démanteler un vaste réseau dormant de soutien agissant sous la coupe de deux gros poissons directement rattachés aux organisations prônant le radicalisme et la guerre sainte en exercice sur le territoire de Scotland Yard. Avant d'entrer dans les détails de ce coup de filet, il est opportun de rappeler que la circonscription de Lakhdaria a toujours occupé une place stratégique dans les plans de l'ex-parti dissous. A son apogée, le leader du FIS, Abassi Madani effectuait des visites répétitives dans la ville. C'est à la mosquée de cette ville que le chef charismatique du FIS déclarait que Lakhdaria serait la capitale du califat. L'embryon de l'actuel GIA a pris forme sur les monts qui surplombent Lakhdaria. Au départ, les révélations d'un certain Mekhazni, interpellé et arrêté en Angleterre. Dans ses aveux, l'adepte du prêcheur Hamza citera des noms. Parmi eux, deux personnes natives de Lakhdaria. La première figurait sur les fichiers des services de renseignements et pour cause ses multiples déplacements en Algérie et dans la Djamahiria de Kadhafi. Entre 1992 et 1998, cette personne a effectué plus de 17 voyages entre ces deux pays. Chômeur, ses va-et-vient en avaient intrigué plus d'un. Dans ses relations, l'incriminé entretenait d'excellents rapports avec le frère d'un magistrat en exercice dans la région. Cette amitié servira entre autres à détourner les soupçons. Les services spécialisés, dépêchés depuis Alger la semaine passée, ont arrêté cette deuxième personne et l'ont transférée vers la capitale pour exploitation. Juste avec ce coup de filet, il faut rappeler que l'investigation et l'enquête auxquelles a participé une unité spéciale des services, domiciliée à Ben Aknoun, avait permis de mettre fin aux activités des autres membres du réseau. Neuf personnes au total avaient été arrêtées, selon une source sûre. Sept sont placées sous mandat de dépôt sur décision du magistrat instructeur. Les deux autres personnes arrêtées sont toujours aux mains des services de sécurité qui exploitent leurs aveux. Même si avant le 11 septembre beaucoup ont voulu de par le monde qualifier la situation en Algérie de simple guerre civile opposant «les victimes de l'arrêt du processus électoral» à l'armée, il est prouvé que la mouvance islamiste entretenait de bonnes relations avec l'organisation de Ben Laden. La mise hors d'état de nuire du Yéménite de Batna Abdelwahid Ahmed Aiwan en est la preuve matérielle. La présence d'un autre comparse constatée il y a trois mois lors d'une traque sur les monts de Beggas avait confirmé l'adhésion du Gspc à la doctrine wahhabite. Toute la population de la wilaya de Bouira a en mémoire l'affaire de l'Onalait. 14 jeunes militaires avaient péri dans une embuscade tendue autour du dépôt où l'unité de Djebahia s'alimentait.