Les liens déjà avérés entre les groupes terroristes en Algérie et Al-Qaîda n'ont pas été traduits par ce compte-rendu. Les enquêteurs américains ont établi un compte rendu des relevés d'appel des téléphones portables utilisés par Oussama Ben Laden et ses lieutenants entre 1996 et 1998, dont l'analyse a permis de localiser les principales cellules du réseau Al-Qaîda à travers le monde, a rapporté le magazine américain Newsweek. Le plus grand nombre d'appels (238 sur 1.100) donnés par le cerveau présumé des attentats du 11 septembre et ses lieutenants, dont le numéro deux d'Al-Qaîda, l'Egyptien Ayman Al-Zawahiri et son chef militaire Mohamed Atef, ont eu pour destination des numéros de domiciles et des téléphones portables en Grande-Bretagne, selon des documents obtenus par les enquêteurs américains après les attentats contre les ambassades américaines en août 1998 au Kenya et en Tanzanie. L'un des destinataires de ces appels était Khaled al-Fawwaz, un Saoudien de 37 ans, soupçonné d'être un membre actif d'Al-Qaîda. Emprisonné en Grande-Bretagne, il attend actuellement son extradition vers les Etats-Unis. Vient ensuite le Yémen, avec 221 appels, dont la plupart vers un «numéro-relais», enregistré au nom d'un certain Ahmed Mohamed Ali al-Hada, qui serait à la tête d'une cellule d'Al-Qaîda. L'un de ses gendres, Khaled Almidbar faisait partie du commando-suicide à bord de l'avion qui s'est écrasé sur le Pentagone le 11 septembre dernier. Parmi les autres pays, on relève l'Azerbaïdjan, le Pakistan, l'Arabie Saoudite, le Soudan et l'Egypte. Enfin, 10% de ces appels sont allés vers l'Iran, ce qui laisse perplexes les enquêteurs américains, précise Newsweek. En revanche, aucun de ces appels n'a eu pour destination l'Irak. Des observateurs ont donné une lecture politique à ce compte rendu en le considérant comme une consécration des nouvelles orientations de Bush relatives aux pays classés par l'Administration américaine dans l'«axe de mal», bien qu'il n'inclue pas l'Irak, qui se profile comme prochaine cible des attaques américaines. L'autre fait qui suscite l'intérêt des observateurs, c'est qu'aucun appel vers l'Algérie n'a été enregistré, sachant que les connexions entre les groupes terroristes algériens et Al-Qaîda ont été affirmées par le FBI et confirmées par les déclarations de proches de l'émir du Gspc Hassan Hattab. La question de savoir comment et quand ces connexions ont eu lieu demeure ainsi, sans réponse. L'explication pourrait se trouver dans les anciens rapports du FBI qui affirmait auparavant, que Ben Laden avait séjourné au Maroc entre 1992 et 1993. C'est d'ailleurs à cette période que les groupes du GIA trouvaient refuge dans les territoires marocains. Le relevé des appels de Ben Laden n'a ainsi apporté aucun indice, nouveau à ce sujet. Cela pourrait être du fait que ces appels se situaient entre 96 et 98 et qu'à cette époque le GIA se scindait en deux, suite à la dissidence de l'organisation salafiste du Gspc. Les spécialistes situant les liens Hattab-Ben Laden depuis 1998. Cela étant, d'autres questions restent toujours en suspens. Qui sont les groupes qui tiennent la cellule d'Al-Qaîda en Algérie? Même s'il avait clairement affiché son soutien à l'organisation de Ben Laden, suite aux attentats du 11 septembre, Hassan Hattab n'a, à aucun moment, précisé les détails sur la nature de ses rapports avec Ben Laden, mais il reste en revanche un point très important indiquant des liens récents entre le «transfuge» de Gspc, à savoir Abderrezak le para et Al-Qaîda. En effet la fameuse bande vidéo montrant les appelés algériens massacrés par le groupe de Abderrezak le para, circulaient dans les mosquées britanniques où se faisait le recrutement pour le compte d'Al-Qaîda.