La gigantesque armada stationnée dans le Golfe attend l'ordre d'attaquer de Bush. Tout semble être dit sur une guerre annoncée de longue date. Cela fait quinze mois qu'a débuté en fait, le compte à rebours de Washington qui, tout au long de ce temps, s'est astreint à convaincre la communauté internationale du bien-fondé d'une action militaire contre l'Irak. Sachant exactement ce qu'ils voulaient, George W.Bush, ses conseillers et son administration n'ont jamais varié dans leur leurs exigences: le départ de Saddam Hussein et des dirigeants actuels irakiens. C'était à ce prix et seulement à ce prix, disaient-ils, que la guerre pourrait être évitée. Ce qui nous met loin d'une autre exigence, quoique concomitante, de désarmement de l'Irak, revendiquée par les Nations unies. En dépit des difficultés rencontrées, il était toujours possible tant, de désarmer l'Irak, que de contrôler les effets de ce désarmement. Contre toute vraisemblance, -et au moment où les experts de l'ONU commençaient à obtenir des résultats probants de ce désarmement-, Washington maintenait son affirmation que l'Irak n'a pas «désarmé» sans, pour autant, en apporter les preuves comme le demandait la communauté internationale. Imperturbables, les Américains répètent: «Croyez-nous sur parole», renforçant dans le même temps leur présence militaire au Koweït, au Qatar, en Arabie Saoudite. Une armada gigantesque a été ainsi concentrée dans les eaux du Golfe, plus de 300.000 soldats l'arme au pied, cantonnés aux frontières de l'Irak, attendant l'ordre d'attaquer. Au moment où la communauté internationale essayait, au Conseil de sécurité, de prévenir la guerre, les Etats-Unis, en revanche, s'y préparaient activement ne négligeant aucune opportunité pour le dire. En fait, lorsque le 6 février dernier, le président Bush déclare, depuis la Maison-Blanche, que «la partie (avec Saddam Hussein et les Irakiens) est terminée» tout était dit, alors que le compte à rebours était lancé. Lorsque à la mi-février, George W.Bush, fixe au 17 mars, dernier délai pour l'Irak, pour «désarmer», il ne fait qu'appuyer la détermination de Washington d'en finir avec l'affaire irakienne. L'ultimatum de 48 heures du président Bush, lancé ce lundi, à Saddam Hussein pour quitter l'Irak (lui ses fils et les dirigeants irakiens) n'est plus, en fait, qu'un rappel pour mémoire. Les Américains tenaient trop à leur guerre, que même au cas, à tout le moins incongru, où Saddam aurait accepté de partir, les faucons, et autres jusqu'au-boutistes, auraient, il ne fait pas de doute, trouvé une autre exigence rendant la guerre inévitable. L'ordre américain qui se met en place a un besoin vital de cette guerre, tant pour que l'exemple ne soit perdu pour personne, que pour affirmer leur nouveau rôle impérial. De fait, cette montée crescendo du suspense (nous sommes bien au pays du cinéma roi) n'était, en réalité, que le dernier fignolage d'un scénario devant, d'une manière ou d'une autre, ouvrir les portes aux hostilités avec l'Irak. Le petit comité entourant George W.Bush a, de longue date, programmé la guerre et celle-ci sera. C'est la lecture qu'en fait la communauté internationale laquelle, après l'échec des efforts diplomatiques pour trouver une solution pacifique, rappelle ses nationaux installés en Irak. En vérité, dans l'esprit de tous, la guerre a déjà commencé.