Les preuves de l'implication des groupes armés dans la violence, qui ronge le pays depuis plus de dix ans, commencent à remonter à la surface. Les derniers développements du coup de filet de la police espagnole dans les milieux islamistes, proches du Gspc de Hassan Hattab, et la découverte de cassettes vidéo «didactiques» montrant des actions terroristes contre les éléments de l'armée algérienne, remettent, de plus en plus, en cause la thèse du «Qui tue qui?». Les preuves de l'implication des groupes armés dans la violence qui ronge le pays depuis plus de dix ans, commencent à remonter à la surface. Certaines images des documents vidéo, saisis chez les éléments du Gspc et diffusés par la télévision espagnole, sont d'une extrême violence. Ils montrent, notamment des images de vidéo amateur, une attaque terroriste contre un convoi militaire. Des images, filmées depuis un angle caché, montrent d'abord l'explosion des véhicules militaires, avant de s'attarder sur les scènes de massacres, où on achève les survivants à l'arme blanche. La scène du regard d'un soldat qui venait d'être égorgé est particulièrement insoutenable. Le Gspc, qui a toujours prôné une lutte sans merci contre les services de sécurité, tous corps confondus, se défend de ne pas s'attaquer à la population civile. Une méthode qui, si besoin est, le différencie du GIA qui s'est particulièrement illustré dans des massacres collectifs de civils. Il reste que ces images sont rares et quand elles sont diffusées, entretiennent toujours le doute. Les images filmées par l'AIS, lors d'un massacre dans la région de Relizane, accusant le groupe armé de Antar Zouabri de nettoyer la région de la population, parce qu'elle soutenait le parti dissous, et contenues dans un reportage d'une «étrange journaliste» diffusé à l'occasion d'une émission spéciale Algérie sur Arte prêtent à confusion. Les seules images du GIA au maquis, montrées par les médias notamment en exclusivité par TF1, ont été celles de l'émir de l'Ouest Attia Sayah, qui a filmé l'attaque du convoi du wali de Tissemsilt. Ce document vidéo a été acheté par un journaliste français à la sortie d'une mosquée à Amsterdam. Depuis, tout ce qui est relatif aux groupes armés est acquis à prix d'or. Selon certaines indiscrétions, les services de sécurité algériens disposeraient d'une dizaine de cassettes vidéo, saisies sur des terroristes et découvertes dans des casemates, montrant notamment des scènes insoutenables de tortures et d'exécutions. Elles sont soigneusement conservées et ne peuvent faire l'objet d'aucune diffusion médiatique. Il n'est pas exclu, d'ailleurs, qu'un jour, l'Algérie les diffuse dans le cadre d'une campagne antiterroriste où les transmette à des collaborateurs étrangers, inscrits dans la perspective d'une enquête dans le cadre d'une coopération antiterroriste internationale, car la vidéo, c'est vingt-quatre fois la vérité par seconde.