Les émissaires du Gspc avaient tenté de trouver des soutiens à l'Ouest pour contrôler les voies d'accès aux frontières, mais sans succès. Les différentes tentatives du Gspc de s'implanter à l'Ouest ont été mises en échec par les forces de sécurité. C'est du moins le constat établi par les observateurs de la scène sécuritaire dans la région qui n'ont pas manqué de souligner que la formation de Hassan Hattab peine à trouver des relais à l'Ouest qui est considéré comme une zone qui contrôle tous les trafics. L'opération de Fergoug qui a permis l'élimination de 3 terroristes affiliés au Gspc constitue une preuve des difficultés que rencontre Hassan Hattab dans la région Ouest. Ce dernier avait dépêché, il y a quelques mois des émissaires dans la région pour discuter le ralliement d'individus laissés sans tutelle après la disparition du GIA étêté après l'élimination de Antar Zouabri. Les émissaires du Gspc avaient à l'époque, quand la crise des otages du désert battait son plein, tenté de trouver des soutiens à l'Ouest pour contrôler les voies d'accès des frontières, mais sans succès. Il y a quelques mois, en voulant sécuriser une région, dans la wilaya de Masacara, où devait se tenir une réunion des rescapés du GIA et des émissaires du Gspc, les forces de sécurité avaient frappé un grand coup en éliminant, une vingtaine de terroristes. Cette opération avait été qualifiée à l'époque de grand échec du Gspc de s'implanter à l'Ouest. Ce dernier voulait profiter de certaines accointances sur le plan des référents de base avec le HDS pour tenter une entrée dans l'Ouest. Le Gspc et le HDS se reconnaissent dans les mêmes référents idéologiques et sont tous deux proches des milieux sunnite et wahabite qui sont, aujourd'hui pris en charge par Al-Qaîda et toute sa mouvance. Les événements vécus durant l'été dans la bande frontalière et imputés à un fantomatique mouvement marocain de libération des territoires est du royaume rentrent dans le cadre des grandes manoeuvres du Gspc de s'implanter dans la région Ouest. Il y a quelques mois, les forces combinées, au cours d'une opération menée dans la bande frontalière avaient découvert des documents qui prouvaient les tentatives du groupe de Hassan Hattab de tenter une implantation dans la région Ouest. Pour comprendre cet état de fait, il faudrait revenir à la défection des groupes de Abderazak El Para et Mokhtar Belmokhtar, qui avaient, en faisant cavalier, seul, dans l'épisode des touristes disparus dans le Grand Sud, pris leurs distances avec Hassan Hattab. Ces derniers, malgré les nombreuses tentatives de médiation entreprises par «les régents» de la mouvance terroriste avaient signifié à Hattab une fin de non recevoir puisqu'ils auraient refusé de peser de tout leur poids dans le cours des événements de la Kabylie se contentant du rôle de spectateur au lieu de profiter de la situation pour influer sur le cours des «choses». Depuis, les alliés du Gspc au Sud ont pris leurs distances avec Hassan Hattab et ce dernier s'est retrouvé contraint de trouver des espaces vitaux pour s'assurer un approvisionnement en armes et munitions en plus de voies lui permettant d'exfiltrer des éléments vers l'Europe. Pour bon nombre d'observateurs, le Gspc a perdu la bataille du Sud avec l'issue des élections présidentielles en Mauritanie. Le Gspc présent à l'époque au Sud aurait tissé des liens avec des tribus de la Mauritanie qui auraient cautionné certaines candidatures à la course à la magistrature suprême dans ce pays. L'issue des élections aurait contrarié les objectifs de Hassen Hattab et de sa formation, ce qui l'aurait contraint à rechercher des appuis à l'Ouest pour compenser la perte de ses soutiens au Sud. Le HDS a refusé le rôle de comparse, les groupuscules nés de l'implosion des GIA ont préféré pour leur part verser dans la rapine et le grand banditisme au grand dam de Hassan Hattab et de ses protecteurs d'Al-Qaîda qui viennent de perdre dans cette bataille une grande opportunité et une profondeur stratégique pour le groupe de la Jihadia Essalfia du Maroc, engagée dans un travail de déstabilisation du royaume alaouite. Le Gspc qui a perdu la bataille du Sud a perdu aussi l'occasion de s'implanter à l'Ouest en attendant de perdre la guerre, celle par laquelle il voulait mettre l'Algérie à genoux.