Ce documentaire relate une passionnante histoire d'amour entre un extraordinaire chercheur japonais et les foggaras du Sud algérien. Le Centre d'information et de la documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Cidef), en collaboration avec l'ambassade du Japon à Alger ont organisé jeudi une projection de film intitulé Le Japonais d'In Belbel. Ce film documentaire produit par Nadia Cherab et réalisé par Ali Ayad retrace le parcours de l'éminent géologue japonais, le professeur Iwao Kobori et ses travaux pour la préservation des foggaras dans le Sud algérien. Iwao Kobori est né en 1924 à Yokohama (Japon), chercheur, universitaire, célèbre spécialiste de foggaras, il occupe également la fonction de haut conseiller auprès des Nations unies. Sa passion pour son métier et son assiduité dans le domaine de la recherche ont fait qu'il a été classé comme étant l'un des meilleurs chercheurs dans le monde spécialisé dans le système d'irrigation de foggaras dans les zones arides. Après un travail laborieux sur les «Kanates» qui sont des foggaras du même style dans différents déserts, en Iran, en Syrie et Chine, en 1961 le professeur Kobori dirigea toutes ses recherches vers le Sud algérien plus exactement à In Belbel à 250 km d'Aoulef dans la wilaya d'Adrar. Son principal objectif à travers cette exploitation était d'essayer de trouver un moyen pour préserver et sauvegarder les foggaras algériennes. Succombant à la beauté de cet endroit édénique, le professeur avait consacré plus de 40 ans de sa vie à la recherche du moyen d'entretenir d'une façon régulière le système de foggaras. Interrogé sur les retombées de cette expérience menée par le professeur auprès de la communauté d'Ibn Belbel sur laquelle il a travaillé, Ali Ayadi, réalisateur du film, nous déclara: «Aujourd'hui, l'introduction de nouvelles techniques telles que le système de pompage a fait que la nappe phréatique baisse. Pour mieux préserver le système de foggaras, le professeur a essayé à travers sa recherche d'approfondir la réflexion, il pose des problématiques et avance les moyens qui doivent être mis en oeuvre afin que ces foggaras puissent «vivre» et donner par la même occasion de l'eau à ces populations du Sud. Ceux qui, jadis, travaillaient les foggaras fuient les oasis, ils préfèrent travailler dans les bases de Sonatrach ou optent pour les villes industrialisées». Lors de cette projection, qui était instructive et enrichissante, l'auditoire présent avait déploré le fait qu'il n'existe pas en fait un programme dans cette optique. Il s'agit de la vulgarisation des méthodes de travail telles que préconisées par le professeur Kobori. D'aucuns se demandent pourquoi l'Entv ne prendrait pas en charge cet aspect du programme pour mieux faire connaître les problèmes auxquels sont confrontés les foggaras. Nadia Zei, directrice du Cidef, quant à elle, se voulant ironique s'interroge sur la différence entre un documentaire et un film égyptien. Dire qu'il fallut attendre qu'un explorateur japonais (venant du pays du Soleil levant) traverse des milliers de kilomètres et vienne nous parler de l'intérêt des foggaras du Sud algérien à travers une projection de film.