Le comité de soutien a décidé la tenue d'un sit-in demain devant le Palais du gouvernement. Tous les clubs sponsorisés par le Groupe Khalifa, tous ceux qui ont bénéficié de son soutien ainsi que les 20.000 employés au chômage devront se joindre au sit-in pour interpeller le gouvernement sur les mesures à prendre vis-à-vis de l'affaire Khalifa. «Il faut un règlement politique pour éviter à l'Algérie un scandale et sauver par là même les 20.000 employés du groupe», a déclaré M.Mahmoudi lors d'un point de presse. Rappelant les divers scandales financiers, dont les enquêtes n'ont jamais abouti, le président du comité devait expliquer que «le pouvoir devrait colmater les brèches et remédier à la situation sans avoir à nommer des administrateurs qui, illogiquement, perçoivent des salaires atteignant les 25 millions par mois» «Pourquoi l'Etat ne réprime pas les auteurs de malversations au lieu de pénaliser les 20.000 employés?», s'est interrogé l'orateur. Le but recherché par ce sit-in étant, d'abord, d'interpeller le gouvernement sur la situation qui prévaut et «proposer une solution de rechange élaborée par des experts pour sauver non seulement le groupe et les employés, mais aussi la réputation de l'Algérie». «Il faut laisser les experts évaluer la situation et ensuite que l'Etat subventionne le groupe, représenté par la compagnie aérienne et la banque». M.Mahmoudi n'a pas mâché ses mots en imputant cette situation aux responsables «pour avoir gardé le silence en dépit des innombrables correspondances de dénonciation de malversations pratiquées par certains de ses cadres et qui sont devenus des milliardaires et à toutes les personnes influentes évoluant dans différentes sphères de l'Etat qui ont offert leur protection» ajoutant que «le déficit du groupe est évalué à 1,200 milliard de dollars, dont 20% ont été dilapidés anarchiquement par les cadres du groupe». Abondant dans ce sens, il évoquera «la distribution de cartes de crédit à une multitude de hauts responsables du pays qui ont dépensé des sommes faramineuses en s'offrant par exemple des billets d'avion». Et d'affirmer que «ceux qui veulent casser le groupe ont reçu des pots-de-vin afin de noyer leurs forfaits et ont usé de leurs relations pour dissoudre le groupe sans bruits». Et de parler de «campagne de déstabilisation de Khalifa orchestrée à partir de la France et qui avait pour but de présenter M.Abdelmoumene comme l'enfant d'un ancien responsable du Malg et donc, proche de l'institution militaire et ce, pour casser le groupe». «Un complot ourdi par des lobbies français aux desseins néfastes et relayés par des clans en Algérie», a-t-il martelé. Dans ce sens, il dira aux journalistes présents: «M.Abdelmoumene a été trahi de l'intérieur et de l'extérieur». «Si les pouvoirs publics gardent le silence c'est parce qu'ils se sont sucrés sur le dos du groupe», ajoutant: «Nous voulons tendre la main pour éviter le pire.» M.Mahmoudi, en réponse à une question relative à la raison de la démarche du comité de soutien, devait dire: «Nous n'avons aucun lien avec le groupe, mais nous sommes avec les employés, victimes du scandale», ajoutant: «Nous n'attendons rien de Khalifa, mais que cesse le cinéma», faisant allusion à la complicité de certaines personnalités évoluant dans la sphère étatique. «J'interpelle le Forum des chefs d'entreprise dont M.Abdelmoumene ne fait plus partie et qui est redevable de fonds au groupe», devait affirmer M.Mahmoudi à l'assistance. En conclusion, la seule solution à ce scandale viendrait des pouvoirs publics, seuls capables de redresser la barre.