Mahmoudi n'a pas mâché ses mots lors d'un point de presse. Il y avait un peu plus d'une centaine de personnes réunies devant le ministère des Finances pour interpeller le ministre sur le devenir des 15000 employés, victimes du gel des activités du Groupe Khalifa auquel ils appartiennent. Devant un important dispositif de sécurité quelque peu tolérant, les protestataires brandissaient des banderoles où l'on pouvait lire des slogans hostiles au gel décidé par le gouvernement. Faisant allusion aux «personnes malintentionnées à l'origine de l'arrêt des activités du Groupe Khalifa», les protestataires scandaient: «A bas les voleurs!», en pointant le doigt en direction du ministère des Finances et de son locataire. Il faut préciser que ce sit-in, organisé par le comité de soutien au Groupe Khalifa et qui n'a duré qu'une heure et demie a été précédé d'un autre qui s'est tenu dans la matinée devant la Banque d'Algérie, boulevard Che Guevara. M.Mahmoudi, président du comité, entend tenir des sit-in similaires tous les jours jusqu'à obtention d'une réponse de la part du ministre. En effet, aujourd'hui à 11 heures, un grand nombre d'employés organisera un sit-in devant le siège de la direction générale de Khalifa en signe de soutien. Dans l'après-midi du même jour, soit à 15 heures, les membres du comité tiendront une conférence de presse au sein de la fédération des cadres des finances. «Ce n'est pas Abdelmoumene que nous voulons défendre, mais le groupe», affirme M.Mahmoudi qui relance: «Notre objectif est de préserver le groupe et par là même les milliers d'emplois». M.Mahmoudi ne mâche pas ses mots et va jusqu'à employer le terme «scandale» en faisant allusion à «des règlements de comptes entre banques, a des sphères insoupçonnées et dont le personnel de Khalifa en fait les frais». A ce titre, il lance: «Nous ne laisserons pas tomber cette affaire à laquelle beaucoup de personnes sont mêlées» ajoutant que, «au terme des diverses actions que nous allons mener, des têtes vont tomber!» «Il y a énormément de personnes qui ne veulent pas que la vérité sur ce scandale éclate au grand jour pour la simple raison qu'elles y sont impliquées», déclarera M.Mahmoudi. Du côté du ministère des Finances, aucune réaction n'a été enregistrée du moins en réponse aux doléances des employés massés sur le trottoir faisant face au ministère. Néanmoins, et à en croire le ton et les allusions employés par M.Mahmoudi, nous sommes en droit de croire que cette affaire prendra d'autres proportions après les révélations que devraient faire certaines personnalités.