Le ministre des Affaires étrangères, M. Abdelaziz Belkhadem, a répondu, hier en fin de matinée, à l'Assemblée populaire nationale (APN), à deux questions orales portant sur la guerre contre l'Irak, posées par des députés du Pt et du MSP. Les deux parlementaires, MM. Tâazibt et Guerd, sondaient sur la position officielle de l'Algérie par rapport à ce conflit ; les questions, en préambule, portant elles-mêmes des appréciations, à savoir que les dirigeants du pays afficheraient un profil moins digne que ceux de leurs compatriotes de la rue. Le PT entendait, par ricochet, acculer le gouvernement sur sa persistance à interdire les marches à Alger alors que le MSP cherche visiblement à capter l'attention du potentiel islamiste, voire islamo-conservateur national. Fatah Guerd s'est d'ailleurs ingénié à alterner le vocabulaire nationaliste arabe et la ferveur religieuse pour, en définitive, obtenir du ministre une réponse bien modérée. L'Algérie semble avoir choisi le juste milieu. M. Abdelaziz Belkhadem a donc sans surprise rappelé l'opposition de notre pays à la guerre contre l'Irak et sa solidarité avec le peuple irakien. Peut-être a-t-il utilisé la force des mots dans le but de faire plaisir à ses deux interlocuteurs. Le chef de la diplomatie algérienne a, en effet, parlé d'“agression”, d'“invasion”, d'“illégalité”, d'“illégitimité”, d'“occupation”. “L'Algérie refuse l'agression et l'occupation, a-t-il dit, nous avons, depuis le début du conflit, appelé à un règlement pacifique dans le cadre des Nations unies”. La grande victime de cette guerre, a poursuivi le ministre, sera le multilatéralisme mondial. “Cette guerre est autant illégale qu'illégitime ; de même qu'elle n'est ni propre ni éclair”, a-t-il encore ajouté. M. Belkhadem a salué la “résistance héroïque de l'Irak face aux envahisseurs”, estimant que le 20 mars 2003, date du début de la guerre, sera retenu par l'Histoire comme étant un “jour de folie”. Quant aux efforts diplomatiques, le ministre des Affaires étrangères a déclaré, en marge de la séance, qu'“ils sont désormais concentrés au siège des Nations unies, à New York”. Les Etats arabes souhaitent aboutir à une session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'organisation. L. B. Débat général sur l'Irak demain à l'Assemblée L'APN a décidé d'organiser, demain, à la demande de certains groupes parlementaires, une séance de débat général consacrée à la guerre contre l'Irak.