Le ministre de l'Etat, ministre des Affaires étrangères, M.Abdelaziz Belkhadem, a souligné, hier matin, en plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), la pertinence de la proposition de plusieurs députés qui «vise à réactiver la diplomatie parlementaire pour la mobiliser au service de la paix à travers une action continue et inlassable pour l'arrêt immédiat de l'agression contre l'Irak». Répondant aux interventions des élus sur la situation en Irak durant toute la journée d'avant-hier, lors d'une session spéciale sur l'Irak, le ministre des Affaires étrangères a relevé «une impressionnante unanimité d'une Assemblée pluraliste aux côtés de la cause irakienne». Au passage, il a parlé de l'existence de «quelques dissonances qui se sont fait entendre en termes de mise en cause, voire de mise en accusation, de l'action de l'Etat algérien tout au long de la gestion de cette crise comme depuis le déclenchement des hostilités armées». Pour M.Belkhadem, «ces dissonances sont marginales» par rapport aux nombreuses interventions des élus (plus de 117 interventions, ndlr) «qui apprécient à leur juste valeur les efforts de l'Algérie (...)». De plus, le chef de la diplomatie algérienne a jugé utile de «ne pas laisser, sans commentaire, une affirmation selon laquelle la référence à la légalité internationale ne devrait pas être déterminante dans la formulation de la position algérienne envers la crise irakienne». Faisant allusion aux critiques des députés du PT, du MSP et d'El-Islah, le ministre a répondu :«La légalité internationale est la meilleure protection qui soit contre le règne de la loi du plus fort (...)». L'orateur a expliqué que comme en 1991, l'Algérie oeuvre aujourd'hui dans le cadre de la légalité internationale à préserver la souveraineté de l'Irak en encourageant une solution à ce conflit qui émanerait du monde arabe «l'honnêteté intellectuelle voudrait qu'on soit équitable et ne pas dire que la position algérienne a changé». Et d'ajouter: «C'est le monde qui a changé.» Dans la foulée, il rejettera cette «tentative de perpétration d'un coup d'Etat par les forces armées des puissances étrangères» en Irak . «C'est un précédent d'une gravité exceptionnelle dans les relations internationales», dira-t-il. «L'Algérie, poursuit M.Belkhadem, met en garde contre l'exploitation de la situation par une administration israélienne plus extrémiste que jamais pour laisser libre cours à des poussées répressives contre la résistance légitime du peuple palestinien à l'occupation étrangère ainsi qu'à son aventurisme militaire contre la Syrie et le Liban». Le ministre des Affaires étrangères a énuméré toutes les répercussions de cette agression contre l'Irak sur l'équilibre régional et international avant d'appeler les députés à exploiter les opportunités qui leur sont offertes dans le cadre de la vie parlementaire pour ramener les agresseurs au respect du droit des peuples. Notons que l'invasion de l'Irak est cautionnée par les Parlements des pays de la coalition occidentale. A ce titre, la réunion prochaine de l'Union interparlementaire à Santiago du Chili est considérée par certains députés comme une occasion à ne pas rater pour renverser la vapeur concernant l'occupation de l'Irak.