Un conseil interministériel a eu lieu hier pour étudier la situation du Groupe. «Les autorités concernées vont procéder incessamment à la suspension de l'autorisation d'exploitation de cette compagnie.» C'est ce qu'a déclaré, hier, M.Sellal, le ministre des Transports au forum d'El Moudjahid. «C'est la chute de Khalifa Airways, nous avons essayé par tous les moyens de redresser la situation, en vain», ajoute ce dernier. Officiellement donc la compagnie va disparaître et des négociations sont en cours afin de trouver un éventuel repreneur. Cette situation critique incombe en premier lieu, selon le conférencier, «aux responsables de cette boîte». «La situation est très difficile, nous avons constaté, une non-gérance qui a fait énormément de mal à la compagnie.» Quelles conséquences aura «cette chute» sur le ciel algérien sachant que 52% du réseau national étaient assuré par la compagnie Khalifa Airways? Tout en reconnaissant la complexité de la situation, le ministre des Transports s'est montré néanmoins rassurant sur les capacités des autorités publiques à pallier «un tan soit peu, le «crash de la compagnie privée». «Le ciel est beau et la visibilité est nette», précise t-il, une façon de dire que «le pire ne se produira pas» et ce, grâce à «un plan de bataille». Un plan qui passe, bien évidemment, par le renforcement des moyens d'Air Algérie. Qui va subroger à Khalifa Airways en matière d'acquisition des appareils. A ce sujet, l'on apprend que la compagnie publique va reprendre les 13 ATR de Khalifa Airways, deux en son possession, et 11 pour lesquels le Groupe Khalifa a eu un début de paiement. «La subrogation ne doit objectivement poser aucun problème aux deux compagnies concernées qui garderont chacune leur autonomie.» Interrogé sur les sept aéroports de l'Est couverts exclusivement par les appareils de Khalifa Airways, M.Sellal s'est montré rassurant en soulignant que les autorités prendront dans les meilleurs délais les mesures nécessaires pour débloquer la situation. Abordant le sort des employés de la compagnie en question, le ministre s'est montré très peu prolixe. Il s'est contenté d'annoncer que les 300 pilotes de Khalifa ayant interrompu leur stage de formation à l'étranger seront pris en charge en Algérie, et ce, au niveau de l'Ecole nationale de l'aviation civile qui sera prochainement ouverte. Toujours sur le dossier Khalifa, l'on précise qu'un Conseil interministériel consacré spécialement à la situation du groupe a eu lieu hier, et ce pour définir les actions à entreprendre face à la situation critique du groupe qui augure d'une crise sociale. Le deuxième grand sujet abordé dans la conférence de presse animée par M.Sellal a tourné autour du crash du Boeing 737-200 d'Air Algérie. Le ministre a affirmé que, selon les premiers éléments de l'enquête, accident qui a coûté la vie à plus de 102 personnes, serait dû à une panne survenue au niveau du réacteur gauche de l'appareil au moment du décollage. «L'appareil ne présentait aucun problème technique avant le décollage, nous avons pu confirmer cela grâce au deux boîtes noires analysées dans des laboratoires français», précise M.Sellal. Les deux radiateurs du Boeing sont actuellement à Bruxelles dans un laboratoire spécialisé. «Ce sont les résultats de ses analyses qui dévoileront les causes définitives du crash», explique t-il. Le ministre a rebondi sur la flotte d'Air Algérie, pour préciser que les autorités concernées veillaient à accélérer le processus de son renouvellement depuis le mois de février dernier. «Les contraintes financières sont en train d'être réglées.» Le plan en question s'étalera sur deux ans. Jusqu'en 2005. Déjà entre 2000 et 2002, la compagnie a procédé à l'achat de 12 appareils. Des appels d'offres vont être lancés incessamment pour renforcer sa flotte. Concernant l'ouverture du capital d'Air Algérie, M.Sellal a affirmé que les appels d'offres concerneront spécialement la gestion technique, et en tout état de cause la compagnie publique restera majoritaire quel que soit le partenaire. Le ministre a exposé les mesures arrêtées pour faire face à la forte demande durant la saison estivale. Il citera, à titre d'exemple, l'autorisation accordée à la compagnie française Aigle Azur pour les lignes suivantes : Paris- Alger ( des vols quotidiens), elle assurera aussi des vols charter à destination de Hassi Messaoud, Air Littoral va procéder au renforcement de ses liaisons durant l'été. Pour sa part, Air Algérie va augmenter de 6% le nombre de ses vols par rapport à l'année dernière.