«D'emblée, le mot est inadapté pour la grande majorité des habitants de ces lieux qui vivaient là bien avant la création de cette zone industrielle et qui attendent, la mort dans l'âme, un geste des autorités». Sous la chaleur des torchères et du rejet des déchets de gaz brûlé, les 200 occupants, qui habitent à l'intérieur des barrières délimitant le périmètre de la zone pétrochimique, vivent dans des conditions extrêmes de danger permanent qui guette journalièrement hommes, femmes, vieillards et enfants. Le calvaire est quotidien pour les locataires de ces lieux qui, faute d'une prise en charge de leurs problèmes, se lancent, depuis des années, dans des démarches sans fin pour être recasés dans des logements décents, loin de cet endroit néfaste pour leur santé. Les multiples démarches et les appels de détresse lancés à l'intention des autorités qui se sont succédé à la tête des différentes administrations sont restés vains et sans écho. Las de frapper à toutes les portes sans se faire entendre, ces damnés - le mot ne reflète pas la réalité - ont baissé les bras et les yeux pour ne plus voir ce danger constant qui les consume à petit feu ainsi que la mal vie dans ces baraquements qui poussent comme des champignons au fur et à mesure de l'extension de la cellule familiale. La présence du danger, aussi bien pour la population de ces lieux que pour les installations de production en cas d'actes malveillants ou intentionnels, n'a pas manqué d'attirer l'attention des membres du bureau central, de passage à Skikda, qui ont émis des recommandations très strictes pour le recasement de ces indus occupants dans des logements décents et loin du périmètre portant délimitation de la plate-forme pétrochimique. C'était trop vite dit et le problème, depuis cette date, n'a pas été résolu. Aussi, l'urgence du problème est telle qu'il n'est plus permis de tergiverser ou de temporiser sur les moyens à mettre en oeuvre pour trouver une solution de rechange afin de recaser les habitants de ces lieux. Le danger est réel et l'on signale, d'ailleurs, que sans les capacités hautement appréciées des responsables et des agents de l'entreprise Eg-Zik chargés de la gestion de la zone industrielle, l'incendie dont les causes sont inconnues, et qui a ravagé quelques hectares de brousse à la fin du mois d'août 2001, aurait vraisemblablement occasionné des pertes considérables en vies humaines parmi les 181 du domaine Barou. Tous ces indus occupants sont soumis, malgré eux, au bon vouloir des décideurs en matière de logement. Aujourd'hui, plus que jamais, ils se doivent de trouver une solution vu le danger qui guette ces locataires.